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En Tunisie, le Parlement révise la loi électorale juste avant la présidentielle du 6 octobre

Des membres du Parlement tunisien assistent à une séance plénière pour discuter d'un projet de réforme de la loi électorale, à Tunis, le 27 septembre 2024.

Le Parlement tunisien examine, vendredi 27 septembre, un projet de révision de la loi électorale, contesté par la société civile comme « changement dans les règles du jeu » à quelques jours de l’élection présidentielle du 6 octobre où le président Kaïs Saïed brigue un nouveau mandat.

Citant un  » conflit «  entre la justice administrative et l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), plus d’un tiers des députés ont présenté un texte à voter « instamment » de supprimer au tribunal administratif la prérogative d’arbitrer les litiges électoraux et de la confier à la cour d’appel.

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Fin août, le tribunal administratif réuni en appel avait réintégré dans la course à la présidentielle, à la surprise générale, trois candidats exclus d’une liste préliminaire par l’ISIE le 10 août et considérés comme les plus sérieux rivaux du président Kaïs Saïed. . Il s’agit de Mondher Zenaïdi, ancien ministre de Zine El-Abidine Ben Ali, d’Abdellatif Mekki, ancien leader du mouvement islamo-conservateur Ennahda, et d’Imed Daïmi, conseiller de l’ex-président Moncef Marzouki, proche d’Ennahda.

Le 2 septembre, l’ISIE a publié une liste « définitive »ce qui exclut totalement ces candidats, mais plusieurs d’entre eux ont déposé de nouveaux recours administratifs qui pourraient invalider l’élection présidentielle.

Un processus « dénaturé en faveur de M. Saïed »

Pour le scrutin, l’ISIE n’a retenu que trois candidatures : celles de M. Saïed, 66 ans, Zouhair Maghzaoui, 59 ans, ancien député de la gauche panarabe, et Ayachi Zammel, 43 ans, un industriel peu connu. à la tête d’un petit parti libéral.

M. Zammel, en détention depuis début septembre, a été condamné jeudi à six mois de prison, peine qui s’ajoute à une précédente peine de vingt mois pour des accusations de falsification de parrainages.

Des ONG tunisiennes et internationales et la centrale syndicale UGTT critiquent l’autorité électorale ISIE « ayant perdu son indépendance »un processus « biaisé en faveur de M. Saïed » Et « une absence des conditions essentielles à des élections démocratiques, pluralistes, transparentes et honnêtes ».

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Le président sortant, élu démocratiquement en 2019, est accusé par ses détracteurs d’avoir régressé les droits et libertés en Tunisie depuis un coup d’État de l’été 2021 par lequel il s’est emparé des pleins pouvoirs.

Vendredi, près du Parlement, plusieurs dizaines de manifestants ont protesté aux cris de « Liberté, liberté » Ou « Sortez, sortez » adressée à M. Saïed. « Lois révisées en pleine élection en faveur de Kaïs Saiïed = assassinat de la démocratie »» proclama un signe.

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Un manifestant, Wissam Sghaier, porte-parole du parti Al-Joumhouri (centriste) a dénoncé un changement « règles du jeu dans les derniers mètres » avant le vote. « C’est un crime politique qui ne fait que confirmer les abus et la répression » dans le pays, dit-il.

Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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