En Tunisie, la répression s'accentue et la peur prend le dessus
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En Tunisie, la répression s’accentue et la peur prend le dessus

En Tunisie, la répression s’accentue et la peur prend le dessus
Imed Khemiri, haut responsable du parti Ennahda et membre du Front du Salut (à gauche), participe à une manifestation exigeant la libération des journalistes, militants et personnalités de l'opposition emprisonnés à Tunis, Tunisie, le 12 mai 2024.

La répression s’est intensifiée ces dernières semaines en Tunisie, visant les migrants subsahariens, les ONG, les journalistes, les fonctionnaires ou encore les avocats. Ce renforcement sécuritaire a débuté fin avril avec des opérations de démantèlement de camps temporaires pour migrants subsahariens près de Sfax, la deuxième ville du pays. Le 3 mai, les mesures de sécurité se sont étendues à Tunis, où un camp de migrants installé en face du siège de l’Organisation internationale pour les migrations a été évacué de force.

Le président Kaïs Saïed a justifié ces opérations lors d’un conseil de sécurité lundi 6 mai, précisant que « 400 personnes » – hommes, femmes et enfants – ont été déplacés vers « frontière orientale », qui borde la Libye. Dans le même discours, il a critiqué les ONG de soutien aux migrants, les accusant de recevoir« d’énormes sommes d’argent venues de l’étranger » et appelant leurs dirigeants « traîtres » et D’« agents ».

Après ces propos, la sanction fut quasi immédiate. Saadia Mosbah, militante antiraciste et présidente de l’association Mnemty, qui lutte contre les discriminations raciales en Tunisie, a été arrêtée le même jour et placée en garde à vue en vertu de la loi relative à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent. argent. Par ailleurs, deux responsables du Conseil tunisien pour les réfugiés ont été inculpés et placés en détention préventive pour « association de malfaiteurs visant à faciliter l’accès des personnes au territoire tunisien ».

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Il leur est reproché d’avoir publié un appel d’offres pour la location d’un hôtel destiné à accueillir des réfugiés ou des demandeurs d’asile, dans le cadre de leur mission auprès du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Depuis, au moins cinq dirigeants d’organisations d’aide aux migrants ont été arrêtés et plus d’une douzaine ont été interrogés.

« Fausses rumeurs »

Les médias sont également dans le collimateur des autorités. Samedi 11 mai, l’avocate et chroniqueuse de télévision Sonia Dahmani a été brutalement arrêtée au siège de l’Ordre des avocats de Tunis, après avoir tenu des propos sarcastiques sur les conditions de vie en Tunisie lors d’une émission. « De quel pays extraordinaire parlons-nous ? Celui que la moitié des jeunes veulent quitter ? »elle a répondu à un autre chroniqueur qui affirmait que les migrants subsahariens cherchaient à « coloniser » Tunisie, une théorie défendue depuis plus d’un an par le président tunisien. M.moi Dahmani a été inculpé en vertu du décret-loi n°54-2022, texte établi par Kaïs Saïed en septembre 2022, officiellement destiné à lutter contre la propagation du virus. « fausses informations et fausses rumeurs ».

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