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En Tunisie, Kaïs Saïed procède à un vaste remaniement ministériel surprise

En Tunisie, Kaïs Saïed procède à un vaste remaniement ministériel surprise
Le président tunisien Kaïs Saïed lors d'un événement organisé par l'Université de Lusail lors d'une visite d'État au Qatar le 16 novembre 2020.

Remaniement ministériel majeur en Tunisie. Le président Kaïs Saïed a procédé dimanche 25 août à un remaniement ministériel surprise, sans donner d’explications, à un peu plus d’un mois de l’élection présidentielle.

Il s’agit notamment du remplacement de 19 ministres, dont ceux des Affaires étrangères et de la Défense, et de trois secrétaires d’État, après le limogeage début août du Premier ministre, qui n’a pas été remplacé depuis.

 » Ce matin, (…) Le président de la République a décidé de procéder à un remaniement ministériel.la présidence l’a annoncé dans un communiqué.

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Mohamed Ali Nafti, ancien diplomate ayant servi dans plusieurs ambassades tunisiennes, notamment en Grèce, en Espagne et en Corée du Sud, est le nouveau chef de la diplomatie. Il occupait le poste de secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères lorsque M. Saïed l’avait démis de ses fonctions en 2021.

Khaled Shili, également ancien diplomate et ancien fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, a été nommé ministre de la Défense. Il a notamment été ambassadeur en Jordanie.

Selon la présidence, les trois nouveaux secrétaires d’État assisteront le ministre des Affaires étrangères, le ministre de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques et le ministre de l’Emploi.

Les candidats potentiels « empêchés de se présenter »

Le président Saied, 66 ans, démocratiquement élu en 2019, s’est emparé de tous les pouvoirs lors d’un coup d’État le 25 juillet 2021 et est depuis accusé d’autoritarisme par l’opposition et ses détracteurs. Il brigue désormais un second mandat présidentiel dans ce qu’il a qualifié de « référendum sur la démocratie et la démocratie ». « guerre de libération et d’autodétermination » visant à « établir une nouvelle république ».

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Face à lui à cette présidentielle prévue le 6 octobre, les deux autres candidats sont Zouhair Maghzaoui, un ancien député de la gauche panarabe, et un industriel quadragénaire, Ayachi Zammel, chef d’un parti libéral.

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Mardi, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a déclaré que« Au moins huit candidats potentiels ont été poursuivis, condamnés ou emprisonnés » et, de facto, « ont été empêchés de comparaître »Parmi eux figurent les leaders de l’opposition Issam Chebbi et Ghazi Chaouachi, ainsi que la dirigeante du Parti destourien libre, Abir Moussi, une figure de l’opposition nostalgique des anciens régimes de Habib Bourguiba et de Zine El-Abidine Ben Ali.

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L’élection présidentielle réduite à « une simple formalité »

« Après avoir emprisonné des dizaines d’opposants et d’activistes de premier plan, les autorités ont écarté presque tous les prétendants sérieux à la présidentielle, réduisant l’élection à une simple formalité. »a déclaré Bassam Khawaja, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW.

Plusieurs candidats s’étaient notamment plaints d’avoir été entravés administrativement dans l’obtention de formulaires de parrainage et d’un extrait de casier judiciaire.

Le 8 août, la présidence a annoncé le limogeage du Premier ministre Ahmed Hachani, sans donner d’explication officielle.

Après avoir assumé les pleins pouvoirs, M. Saïed a révisé la Constitution pour remplacer le régime parlementaire actuel par un système ultra-présidentialiste dans lequel le Parlement n’a pratiquement aucun pouvoir. Il a également démantelé, selon ses adversaires, la plupart des institutions de contrepoids mises en place depuis l’avènement de la démocratie et la chute de la dictature de Ben Ali en 2011, dans le sillage du Printemps arabe.

Le Monde avec l’AFP

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