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En Tunisie, début d’une élection présidentielle « verrouillée » où Kaïs Saïed fait figure de favori – Libération

Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures ce dimanche 6 octobre pour les 9,7 millions d’électeurs inscrits. Le président sortant, Kaïs Saïed, qui a accédé aux pleins pouvoirs en 2021, fait clairement figure de favori.

Les Tunisiens ont commencé à voter ce dimanche 6 octobre pour élire leur président, un vote qui suscite peu d’enthousiasme et où le chef de l’Etat sortant, Kaïs Saïed, est largement favorisé. Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures (9 heures à Paris) pour accueillir 9,7 millions d’électeurs inscrits. Ils fermeront à 18 heures (19 heures, heure de Paris). L’autorité électorale Isie prédit les résultats préliminaires « au plus tard » Mercredi. Au berceau, en 2011, des révoltes démocratiques du Printemps arabe, seuls deux candidats – considérés comme de second ordre – sur 17 candidats étaient autorisés à affronter Saïed.

Le premier est un ancien membre de la gauche panarabe, Zouhair Maghzaoui, 59 ans, et le second, Ayachi Zammel, un industriel libéral de 47 ans, inconnu du grand public mais incarcéré dès la confirmation de sa candidature au début du mois d’octobre. Septembre. En moins d’un mois, cet ancien député, soutenu par des forces de gauche et des personnalités de l’ancienne majorité parlementaire, a été condamné à 14 ans de prison pour soupçons de faux parrainages, dans trois procédures distinctes. Son équipe a appelé les citoyens à « aller aux urnes en masse », exhortant Isia à « ne pas manipuler le vote des Tunisiens ». Porteur d’un projet de gauche souverainiste similaire au président sortant, qu’il soutenait jusqu’il y a peu, Zouhair Maghzaoui a dénoncé avant le scrutin son « bilan égal à zéro ».

Mais l’issue du vote ne fait guère de doute. Le président « a verrouillé le scrutin » et devrait « gagner haut la main », » estime ainsi un expert de l’International Crisis Group, Michaël Ayari. Saïed a été élu en 2019 avec près de 73 % des voix (et 58 % de participation). Ce spécialiste du droit constitutionnel à l’image de l’incorruptible s’est ensuite emparé des pleins pouvoirs à l’été 2021, promettant l’ordre après des années d’instabilité politique. Trois ans plus tard, de nombreux Tunisiens lui reprochent d’avoir principalement consacré son énergie à régler des comptes avec ses opposants, notamment le parti islamo-conservateur Ennahdha.

UN « dérive autoritaire » Le pouvoir est dénoncé depuis 2021 par des ONG tunisiennes et étrangères et l’opposition. Tous critiquent le démantèlement des contre-pouvoirs instaurés en 2011 et l’étouffement de la société civile avec l’arrestation de syndicalistes, militants, avocats et chroniqueurs politiques. Selon Human Rights Watch, « Plus de 170 personnes sont actuellement détenues pour des raisons politiques ou pour avoir exercé leurs droits fondamentaux. »

Eleon Lass

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