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En trente ans, le pays est devenu une « société d’immigration »

Le cours de Saad Kabani oblige le respect. Il y a à peine dix ans, cet adolescent syrien de 14 ans a pris la route pour exiler en Europe avec son oncle. Le choix de l’Allemagne est fait par hasard. Il y a mis le pied en août 2015, au cours de ce célèbre été lorsque la chancelière Angela Merkel décide de laisser les portes de son pays ouvert.

Saad Kabani suit ensuite le cours compliqué des demandeurs d’asile, apprend l’allemand accéléré et a remporté l’équivalent du brevet. «J’étais dans la dépression, submergée par tous ces changements. Mais j’avais un objectif, je voulais amener mes parents. Heureusement, j’ai reçu beaucoup d’aide. »» Depuis lors, il a été formé pour devenir un soignant spécialisé et a travaillé au Berlin Hospital Center de l’organisme de bienfaisance. «J’aime ce travail. Et les hôpitaux allemands ne courraient pas sans nous »explique le jeune Syrien d’Alep. Comme lui, plus d’un quart du personnel médical allemand est d’origine étrangère.

100 000 Syriens récemment naturalisés ont pu voter

Saad Kabani a obtenu la nationalité allemande en 2024, dernière étape de son parcours d’intégration. «Je suis fier d’être Syrian et Berlin. Ce passeport me donne la sécurité et la flexibilité, je peux voyager et voter! « , Il se réjouit. Comme Saad, près de 100 000 Syriens récemment naturalisés ont pu voter pour la première fois lors des élections législatives le 23 février. Un record a appelé à être battu dans les années à venir, car la population allemande est de plus en plus mélangée.

Selon un recensement de 2023, 28% des Allemands sont d’origine étrangère. Ce changement remonte déjà aux années 1960, lorsque la République fédérale d’Allemagne en pleine reconstruction a signé des accords avec la Turquie et l’Italie pour amener les travailleurs « Invités ». Le pays s’est ensuite ouvert aux réfugiés palestiniens dans les années 1980, yougoslaves et communautés juives et germanophones de l’ex-USSR dans les années 1990. Avec l’élargissement de l’UE en 2004, le pays a accueilli plus de poteaux, devant le million de réfugiés syriens, afghans et irakiens, depuis 2015, et un million supplémentaire d’Ukrainiens depuis 2022.

Les secteurs entiers dépendent de la main-d’œuvre immigrée

« L’Allemagne est un pays entier autre que celui que certains ont en tête », Le chancelier Olaf Scholz a récemment commenté. «C’est un pays qui n’aurait pas pu gagner, maintenir et développer sa prospérité et sa force économique au cours des dernières décennies sans l’immigration de millions de personnes. »» Pour Olaf Scholz, l’Allemagne est devenue « Une société d’immigration ».

Dans une Allemagne vieillissante, où 20 millions de citoyens prendront leur retraite d’ici 2036, les secteurs des services, de la santé, de la restauration ou même de la logistique dépendent largement de l’immigration. Afin d’obtenir l’attractivité, le gouvernement sortant a facilité le travail pour des étrangers qualifiés, simplifié la loi sur la naturalisation et une double nationalité autorisée. Un changement profond.

Rrustem Podvorica est conscient de sa valeur au sein de la Berlin Public Transport Company. Ce Kosovar de 53 ans est l’un des chauffeurs de bus très recherchés dans la capitale, et il a quand même démontré cette semaine pour exiger des augmentations de salaire. Arrivé en 1991, cependant, il avait un regard déçu sur son pays adopté. «Nous restons des citoyens de deuxième classe. Le racisme est très présent, en particulier contre nous, les chauffeurs de bus. J’ai décidé de ne plus saluer mes collègues racistes. »»

Ce dimanche, Rrustem Podvorica ne votera pas, il n’a pas de nationalité allemande et ne sait pas s’il le prendra. «Ma retraite, je le vois au Kosovo. L’extrême droite veut une Allemagne sans nous. Elle croit qu’elle peut se passer de nous. Bonne chance. »»

L’AFD veut mettre fin à l’immigration économique

Si le parti AFD lointain à droite fait campagne pour une diminution de l’immigration économique, la puissante industrie allemande se connaît en fonction des techniciens étrangers, des ingénieurs et des informaticiens. Vivek Maru en fait partie. « Je voulais travailler dans l’industrie automobile, l’Allemagne était le pays idéal », Raconte à cet ingénieur indien pendant dix ans dans le pays.

Mais maintenant, le sous-traitant automobile Hella, pour lequel il travaille, vient d’annoncer la fermeture de son site de Berlin. « Si je n’ai pas trouvé de nouvel emploi en six mois, je prévois de partir », Il a dit, également inquiète de l’évolution politique. «En 2018, j’étais étudiant à Chemnitz, lorsque des étrangers ont été poursuivis dans les rues par les extrémistes. Ce fut une très mauvaise expérience. Avec la montée de l’AFD, j’ai peur qu’il renouvelle. »»

Aux côtés de sa collègue, Étienne Costa-Patry, une ingénieur canadien de 44 ans, se demande également. «Professionnellement, l’Allemagne m’a apporté ce que je voulais. J’y suis considéré et bien payé. Mais si la situation politique devait empirer, elle perdrait une bonne partie de son cerveau, comme la nôtre. »» Il ne votera pas ce dimanche. Il doit recevoir son certificat de naturalisation le 24 février … à la suite des élections législatives.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.

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