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En Suisse, les rivières manquent d’espace pour éviter les inondations

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Mauvais temps en SuisseLes rivières manquent d’espace pour éviter les inondations

Les cantons sont tenus de rénover 50 kilomètres de voies navigables par an. Mais ils ne parviennent même pas à atteindre la moitié de cet objectif.

Le 30 juin 2024, le Rhône sort de son lit et inonde les rues de Sierre (VS).

Le 30 juin 2024, le Rhône sort de son lit et inonde les rues de Sierre (VS).

AFP

En 80 ans, 4000 kilomètres de voies navigables canalisées doivent être restaurées à leur état naturel en Suisse. Les cantons sont certes tenus de mettre en œuvre ces projets depuis 2011, mais ils ont pris beaucoup de retard.

Pour atteindre l’objectif de la Confédération d’ici la fin du siècle, il faudrait renaturer en moyenne 50 kilomètres de voies navigables par an. Jusqu’à présent, seuls 18 kilomètres en moyenne ont été revitalisés chaque année, révèle la « SonntagsZeitung ».

En 2021, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) avait écrit dans un rapport que l’objectif annuel ne serait « pas atteint ». Les derniers événements en Valais ont montré les conséquences que cela pouvait avoir. « Si la troisième correction du Rhône avait été mise en œuvre, les récentes crues auraient pu être évitées », estime l’hydrologue Andreas Zischg, professeur à l’Université de Berne.

Des possibilités limitées

La renaturation des cours d’eau pourrait en effet contribuer à éviter leur débordement. « Nos recherches montrent que les eaux canalisées débordent plus vite lors des tempêtes et augmentent les dégâts. Les rivières renaturées réagissent mieux car elles ont plus d’espace et peuvent retenir plus d’eau », explique Andreas Zischg. Le rapport de l’OFEV montre qu’environ 400 projets de revitalisation ont été mis en œuvre jusqu’en 2019, la plupart sur le Plateau.

En revanche, les régions alpines, où les intempéries ont récemment causé des dégâts importants, sont quelque peu délaissées. Selon le rapport, seuls cinq projets ont été réalisés en Valais, huit dans les Grisons et aucun dans le canton de Glaris. Quelles sont les raisons de cette lenteur dans la mise en œuvre ? La renaturation est complexe et nécessite de longues phases de planification, écrit l’OFEV. « Le problème, c’est l’espace », ajoute l’expert Andreas Zischg. « Les possibilités sont limitées par l’habitat, l’agriculture et l’industrie. »

(clé)

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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