Le principal suspect de la tentative d’assassinat du Premier ministre slovaque a publié une vidéo dénonçant le projet du gouvernement de prendre le contrôle de la télévision et de la radio publiques.
Publié
Temps de lecture : 1 min
Après la tentative d’assassinat contre le Premier ministre slovaque Robert Fico, le gouvernement accuse les médias d’avoir contribué à la radicalisation de l’auteur présumé. Dans une vidéo publiée après son arrestation, il dénonce la loi que le gouvernement slovaque souhaite adopter dans les prochaines semaines, visant à prendre le contrôle de la télévision et de la radio publiques.
Dans les studios de la radio publique, les mines sont sérieuses et les constats implacables. Kristína Chrenková est la présentatrice : « C’est une nouvelle vraiment terrible pour toute la Slovaquie et bien sûr pour nous, les journalistes. Je pense que la situation va empirer. Nous l’avons déjà vu dans la réaction de certains hommes politiques qui nous ont présentés comme des cochons atroces. » Malgré l’appel au calme du gouvernement, en effet, certains membres de la coalition se déchaînent sur les réseaux sociaux, notamment depuis la publication de cette vidéo du principal suspect de la tentative d’assassinat du Premier ministre.
Sonia Weissowa est responsable de l’information internationale à la radio publique RTVS : « En effet, dans cette vidéo, le suspect parle de nous. Ce faisant, il met en quelque sorte une cible sur notre front. Depuis, certains hommes politiques n’ont cessé de nous accuser d’être responsables de ce qui lui est arrivé. Mais la vérité, et c’est pour cela que cela s’est produit, c’est le niveau de haine manifesté par les politiciens sur les réseaux sociaux qui est totalement incontrôlable. »
Désormais, pour les présentateurs, chaque mot compte, chaque question est susceptible de contrarier le pouvoir. Une situation qui fait dire à ce journaliste que « Maintenant, après cet attentat, mon sentiment personnel est que la liberté de la presse est morte ce mardi 15 mai. Nous avons peur maintenant. J’ai beaucoup de collègues qui viennent me voir et qui me disent qu’ils ne peuvent pas se sentir plus en sécurité et c’est parce que des attaques incessantes contre nous. Pour le moment, les sessions parlementaires sont suspendues. Les employés de la radio publique ne savent pas quand sera votée la loi qui leur permettra d’en prendre le contrôle.