NARRATIF – Les autorités russes font miroiter de nombreux privilèges aux vétérans de la guerre en Ukraine, comme un accès prioritaire aux universités ou aux entreprises.
Envoyé spécial à Novossibirsk (Sibérie)
Hormis une légère fixité à l’œil gauche, rien n’indique qu’Andreï Prokofiev soit un blessé de guerre. Le 12 juin 2022, à Severodonetsk, en Ukraine, cet ancien policier de Novossibirsk, parti volontairement pour le front à l’âge de 46 ans, est touché par un éclat d’obus qui lui transperce l’œil et se loge dans le crâne – où il se trouve toujours. À l’époque, il pensait qu’il s’agissait simplement d’un bleu et d’une coupure sur la joue. « Des amis ont plaisanté en disant que j’avais rencontré le boxeur Mike Tyson » se souvient Andrei. En fait, la blessure est grave. Le combattant a été transporté à Lougansk, puis à Rostov et enfin à Saint-Pétersbourg dans un hôpital militaire pour y être soigné. Les médecins ont pu sauver son œil mais pas sa vue.
Deux ans plus tard, après un long traitement, un programme de réinsertion à la vie civile et une formation, cet ancien combattant qui a vécu la guerre de Tchétchénie et l’« Opération…