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En Russie, la population critique la gestion des autorités après des inondations exceptionnelles

En Russie, la population critique la gestion des autorités après des inondations exceptionnelles

Plusieurs régions russes se sont retrouvées noyées sous les eaux par des inondations de grande ampleur depuis vendredi dernier.

Dans le sud de la Russie, plusieurs régions se sont transformées en lacs depuis vendredi. Sur les réseaux sociaux, des images montrent des maisons submergées dans des eaux marrons et des secouristes en gilets orange portant secours à la population. En quelques jours seulement, ces inondations d’une ampleur sans précédent depuis des décennies ont provoqué l’évacuation de milliers d’habitations. « Plus de 10 400 immeubles résidentiels inondés« , a déclaré lundi le ministère russe des Situations d’urgence.

Si les perturbations liées à la fonte des neiges sont fréquentes à cette période de l’année en Russie, cela faisait plusieurs décennies qu’elles n’avaient pas atteint cette ampleur selon les autorités. Cette montée exceptionnelle des niveaux d’eau est liée à la hausse des températures, à la fonte accrue des neiges et au bris des glaces hivernales qui recouvrent les cours d’eau. Pour l’instant, aucune victime n’a été annoncée. Mais le pic n’est pas encore passé. Il devrait arriver mercredi, selon l’agence météorologique fédérale Rosguidromet.

Mécontentement de la population

La plupart des évacués vivent dans la région d’Orenbourg, la première touchée par la montée des eaux. L’Etat de « urgence fédérale » a été déclaré pour débloquer des fonds spéciaux. Selon les autorités locales, 6 100 habitants, dont 1 400 enfants, ont été évacués. Vendredi soir, un barrage s’est partiellement rompu à Orsk, la deuxième plus grande ville du district, à la frontière avec le Kazakhstan, après de fortes pluies. La digue a été conçue pour un niveau de 5,5 mètres mais l’Oural, le plus grand fleuve de la région, s’est élevé à plus de 9 mètres.

Les habitants de la ville se sont rassemblés lundi sur la place centrale d’Orsk, autour du monument Lénine, pour exprimer leur mécontentement quant à la manière dont la crise a été gérée, malgré les avertissements des autorités concernant les rassemblements illégaux. Selon la chaîne Telegram du journal Mojem Obiasnitla foule de deux à trois cents personnes scandait des slogans tels que « Honte !  » Et «  Poutine, au secours ! « . Les manifestants ont critiqué l’inaction des autorités, ont exigé que les responsables du drame soient poursuivis en justice et ont exigé de meilleures compensations. Le coût des dégâts pourrait atteindre « plus de 21 milliards de roubles », l’équivalent de 2,1 milliards d’euros, selon une première estimation du ministère de la Construction dimanche. Une autre chaîne Telegram, nommée Baza, affirme que la police est intervenue pour demander à la foule de quitter la place.

Une inondation « sans précédent »

Alors que le niveau de l’eau à Orsk a baissé d’environ 9 centimètres lundi matin, il a augmenté de 16 centimètres dans la capitale régionale du même nom, Orenbourg. Le maire de cette ville a déclaré que ces inondations sont « sans précédent « .  » Nous n’avons pas vu autant d’eau à Orenbourg depuis longtemps. Le record date de 1942 (…) ; après ça, il n’y a plus eu d’inondations comme ça », a-t-il indiqué. Sur sa chaîne Telegram, il a également appelé les habitants à évacuer étant donné le risque que la situation s’aggrave dans les prochains jours.

Depuis, plusieurs autres régions ont imposé l’état d’urgence. Les deux derniers, Kourgan et Tioumen, situés plus au nord, l’ont déclaré lundi en fin d’après-midi. « Les prévisions d’inondations se détériorent rapidement, l’eau arrive de plus en plus vite« , a déclaré Vadim Shumkov, le chef de la région de Kourgan. Le gouverneur de Tioumen, Alexandre Moor, a indiqué que ce régime d’exception devrait permettre de  » réagir rapidement » si la situation s’aggravait.

Le Kazakhstan voisin a également été touché par ces inondations. Samedi, le président du pays, Kassym-Jomart Tokayev, a déploré « une catastrophe naturelle« , « peut-être le plus grand, en termes d’ampleur et de conséquences, des 80 dernières années« . Vladimir Poutine n’a pas encore réagi publiquement mais est tenu informé des événements. Le Kremlin a indiqué qu’un rapport des gouverneurs d’Orenbourg, de Kourgan et de Tioumen, ainsi que du ministre des Situations d’urgence, avait été envoyé lundi matin au président russe. Cependant , il n’a pas l’intention de s’y rendre, selon son porte-parole Dmitri Peskov.

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