En Russie et au Kazakhstan, situation « très tendue » en raison d’inondations importantes
Le pic des crues n’a pas encore été atteint, mais la situation était déjà « très, très tendu »selon le Kremlin, Mercredi 10 avril, dans plusieurs districts de l’Oural et de la Sibérie occidentale touchés par les inondations les plus graves depuis des décennies, tout comme le Kazakhstan. Plus de 100 000 habitants ont été évacués ces derniers jours, principalement au Kazakhstan et en Russie, ont annoncé les autorités respectives.
Ces inondations sont causées par de fortes pluies associées à la hausse des températures, à l’augmentation de la fonte des neiges et à la débâcle hivernale recouvrant les rivières et les ruisseaux. Aucun lien n’a été établi avec le changement climatique, mais les scientifiques affirment que le réchauffement climatique favorise les événements météorologiques extrêmes tels que les fortes précipitations provoquant des inondations.
« La situation est très, très tendue »a reconnu le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, interrogé par la presse. « Les prévisions sont défavorables. L’eau continue de monter »a-t-il déclaré, précisant que « de grandes quantités d’eau arrivent » dans les districts de Kourgan et de Tioumen. Malgré cette situation exceptionnelle, le président russe Vladimir Poutine n’envisage pas de se rendre dans les zones sinistrées, a indiqué M. Peskov, en réponse à une question récurrente depuis le week-end. Après l’attaque de l’hôtel de ville de Crocus, près de Moscou, qui a coûté la vie à plus de 140 personnes, le chef du Kremlin ne s’est pas non plus rendu sur place.
Près de 13 000 maisons inondées dans la région d’Orenbourg
A Orenbourg, dans l’Oural, le niveau d’eau a atteint mercredi 10 mètres, selon les autorités régionales, bien au-dessus du « seuil critique », fixé à 9,3 mètres. Le record de 9,46 mètres remonte à 1942. Selon les prévisions des météorologues de la ville, l’eau, qui a augmenté de 81 centimètres au cours des dernières vingt-quatre heures, devrait continuer à monter et encore monter au cours de la journée. Les autorités ont réitéré leurs appels à la population de la zone inondable «de quitter leur domicile d’urgence».
Au total, dans la région d’Orenbourg, près de 13 000 maisons ont été inondées et plus de 7 700 personnes ont été évacuées, selon les autorités régionales. La seule bonne nouvelle à ce stade est qu’à Orsk, deuxième ville de l’oblast, où une digue s’est rompue en fin de semaine dernière sous la pression de l’eau, le niveau de l’Oural a baissé de 29 centimètres, s’est félicitée la mairie.
Cependant, les images publiées par le ministère des Situations d’urgence montraient toujours des rues couvertes d’eau brune. Lundi, des habitants se sont rassemblés pour exiger des comptes des autorités, malgré les menaces du parquet régional contre toute manifestation illégale et alors que les rassemblements sont strictement réglementés en Russie.
La région de Kourgan, plus à l’est, évacuée « de manière préventive » 1.600 personnes, dont 280 enfants, ont réclamé des secours, et celle de Tioumen, en Sibérie occidentale, dit s’attendre prochainement à des niveaux records.
De nouvelles inondations attendues au Kazakhstan
Si la Russie est fortement touchée, la grande majorité des évacuations ont eu lieu ces deux dernières semaines au Kazakhstan, à l’ouest et au nord du pays, limitrophe du territoire russe. « Depuis le début des inondations, 96 472 personnes ont été secourues et évacuées, dont 31 640 enfants », a annoncé le ministère kazakh des Situations d’urgence dans un nouveau rapport. C’est la ville kazakhe de Petropavlovsk, voisine des régions russes de Kourgan et Tioumen, qui est la plus menacée. Quelque 200 000 habitants y vivent.
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Au total, plus de 24 000 membres des ministères des situations d’urgence, de l’intérieur, de la défense et des services secrets participent aux opérations de sauvetage, ainsi que des milliers de volontaires civils. Les autorités météorologiques ont également averti que la fonte des neiges dans les montagnes pourrait entraîner de nouvelles inondations dans l’est et le sud du pays.
Ces derniers jours, le président kazakh Kassym-Jomart Tokayev a publiquement déploré le manque de préparation des autorités locales, qualifiant ces inondations d’inondations. « peut-être la plus grande catastrophe naturelle, en termes d’ampleur et de conséquences, des quatre-vingts dernières années ». L’agence nationale anti-corruption a annoncé mercredi procéder à des contrôles sur les fonds spéciaux alloués à la lutte contre les inondations, alors que les détournements de fonds restent endémiques en Asie centrale.