En Russie, des Citroën continuent d’être produites dans une usine dont Stellantis a «perdu le contrôle» – Libération
Selon les informations de Radio France, un constructeur chinois continue d’assembler des voitures Citroën dans une usine russe Stellantis, devenue inactive après les sanctions internationales. Le constructeur français assure que cela se fait à son insu.
En avril 2022, le constructeur automobile Stellantis a annoncé qu’il arrêterait sa production de véhicules en Russie, conséquence des sanctions internationales suite à l’invasion de l’Ukraine. Pour autant, l’ancienne usine de Kalouga, à 200 km au sud-ouest de Moscou, ne fermera pas ses portes. Ce dernier aurait même repris aujourd’hui la construction du Citroën C5 Aircross, sous les commandes du constructeur chinois Dongfeng. C’est ce qu’a révélé Radio France ce lundi 22 avril dans une vaste enquête.
Sur le site citroen.ru, 96 C5 sont disponibles à la vente, alors que Stellantis avait annoncé la fermeture de la même usine de Kaluga en raison de « des difficultés logistiques rencontrées au quotidien » Et « afin de garantir le plein respect de toutes les sanctions ». Aucun transfert de l’usine n’avait été formellement constaté.
À France Info, le groupe avoue néanmoins aujourd’hui avoir « perdu le contrôle » de cette usine, produisant près de 125 000 voitures chaque année. Une information qui laisse entendre que le troisième constructeur automobile mondial n’est pas au courant de cette reprise de la production, ce qui serait un « piraterie industrielle ».
Citroën en kits russo-chinois
Car le 27 mars dernier, l’entreprise russe Automotive Technologies avait déjà annoncé avoir commencé à assembler des modèles Citroën C5 Aircross, sans l’enseigne au chevron, dans cette ancienne usine Stellantis. « Les voitures arriveront dans les salons des concessionnaires officiels Citroën en mai 2024, mais il est possible de réserver une voiture dès avril », a indiqué un communiqué de la société russe.
Selon les informations de Reuters, les voitures ont été assemblées à partir de kits de 1.700 pièces importés en Russie par le groupe chinois Dongfeng Motor. Groupe actionnaire de Stellantis et partenaire historique de Peugeot et Citroën dans la production du C5 Aircross en Chine. « Il n’est pas clair si les kits en provenance de Chine contenaient des pièces tombant sous le coup des sanctions occidentales contre la Russie, auxquelles Pékin n’est pas partie », a toutefois précisé Reuters.
Une source interne à Stellantis interrogée par France Info confirme que le groupe a bien écrit à Dongfeng Motor, une entreprise détenue par l’État chinois, « pour lui dire qu’il n’avait pas le droit d’exporter ces pièces vers la Russie. » Après les sanctions internationales visant une Russie de plus en plus isolée, d’autres entreprises pourraient également être victimes d’un programme d’importation parallèle similaire.
