Nouvelles

En réaction au procès pour viol de Mazan, des rassemblements féministes partout en France

Les mêmes slogans, mais aussi la même rage, se sont répandus comme un écho devant les palais de justice ou les places centrales d’une trentaine de villes de France (à Marseille, Rennes, Bordeaux, Strasbourg…) samedi 14 septembre après-midi. Ces rassemblements, impulsés par plusieurs associations féministes et relayés par les influenceuses les plus suivies, auxquels ont participé des milliers de personnes, ont exprimé un soutien massif à Gisèle Pelicot, la victime du procès pour viol de Mazan, qui se déroule depuis le 2 septembre au tribunal d’Avignon.

Coupe longue, lunettes noires, son visage stylisé dessiné par la graphiste belge Aline Dessine, reproduit sur certaines pancartes, est devenu un symbole de courage. En refusant que les audiences se déroulent à huis clos, Mmoi Pelicot, qui a été droguée par son mari et violée par lui et 50 autres hommes alors qu’elle était inconsciente, a permis à la société française – et au-delà, à travers les reportages de la presse internationale – de se plonger dans le mécanisme du viol, de saisir aussi la banalité des profils des accusés, et de donner ainsi corps au leitmotiv de ces rassemblements : « La honte doit changer de camp. »

A Paris, environ 3 500 personnes, en majorité des femmes, se sont rassemblées place de la République en début d’après-midi. Prenant la première la parole, la militante féministe Anna Toumazoff, conductrice du rassemblement, a souligné l’importance du procès « choqués et réunis »appelant à « la nécessité d’un sursaut de la société ». « Nous sommes tous Gisèle »la foule chantera en chœur durant l’après-midi.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au procès du viol de Mazan, Dominique Pelicot toujours absent, l’audience piétine

 » rage «  » nausée « . Les mêmes mots ont été évoqués lors des discours. Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, a réitéré la demande d’une « loi globale contre les violences sexistes et sexuelles ». Il comprendrait 95 mesures, dont « une enquête systématique sur les personnes impliquées une fois qu’une plainte est déposée », une prise en compte de la sérialité des faits, voire une formation spécifique sur ces sujets pour les juges des tribunaux correctionnels départementaux. Selon la Fondation des femmes, 3 milliards d’euros seraient nécessaires pour mettre en œuvre une telle réforme.

« Violeur, on te voit, victime, on te croit ! »

Si le procès d’Avignon cristallise la colère, il l’est aussi pour les autres victimes de viols et d’agressions sexuelles, les anonymes, ceux qui n’ont pas été écoutés, qui sont mis en avant par les participants. « Violeur, on te voit, victime, on te croit ! » sera répété comme un mantra. 94% des plaintes pour viol sont classées sans suite ; 91% des viols sont commis par un proche de la victime, comme le rappellent les discours et les pancartes brandies.

Il vous reste 36.27% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
Bouton retour en haut de la page