En RDC, les conditions de détention « inhumaines » de la prison de Makala
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En RDC, les conditions de détention « inhumaines » de la prison de Makala

En RDC, les conditions de détention « inhumaines » de la prison de Makala
Prison de Makala à Kinshasa en 2012.

Les vidéos tournées dans la prison centrale de Makala, à Kinshasa, révèlent un véritable enfer. Ces images inédites, qui dévoilent les conditions de détention « inhumain » Les rapports des détenus du principal centre pénitentiaire de la République démocratique du Congo (RDC), ont été publiés par le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala, l’un des reporters les plus influents du pays.

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Directeur adjoint des médias Actualités.cdcorrespondant de Jeune Afrique et Reuters, y a lui-même été emprisonné entre septembre 2023 et mars 2024. Il lui était reproché d’avoir fabriqué un « faux » pour un article mettant en cause les renseignements militaires dans la mort d’un opposant politique, ce qu’il a toujours nié. Durant sa détention, Stanis Bujakera Tshiamala n’a jamais vraiment cessé de faire son travail et a donc documenté l’intérieur de la prison la plus tristement célèbre du pays. « Je voulais raconter Makala de l’intérieur. Cette prison est un véritable camp de concentration »il explique à la Monde.

Dans ses vidéos, on voit des prisonniers allongés à même le sol, les uns sur les autres, au milieu des détritus. Conçu pour accueillir 1 500 prisonniers lors de sa construction en 1957, durant la période coloniale, Makala en accueille aujourd’hui dix fois plus. Organisé en onze pavillons, du plus insalubre au « VIP », où résident des personnalités politiques, il est géré par les prisonniers eux-mêmes, ce qui permet tous les types de trafics et de violences. « Une fois passés les postes militaires qui surveillent l’entrée et les contrôles d’identité, les visiteurs ne rencontrent plus ni gardiens ni surveillants. Makala fonctionne comme le Congo : il faut de l’argent et des contacts pour s’en sortir. »décrit Stanis Bujakera Tshiamala.

Un seul repas par jour – une bouillie de mauvaise qualité –, des fouilles incessantes, des stocks de médicaments insuffisants… Les conditions de vie sont presque insupportables. Seuls les prisonniers aidés peuvent profiter d’un quotidien un peu meilleur.

Surpeuplement

Pour 450 dollars, le journaliste lui-même a pu loger dans le pavillon « VIP ». Les conditions de vie y sont moins terribles qu’ailleurs, mais restent dures. « Nous étions une centaine dans ce pavillon, témoigne Stanis Bujakera Tshiabala. Nous n’avions que quatre toilettes combinées à des douches et il n’y avait qu’un seul lavabo. Dans les autres pavillons, où les conditions d’accueil sont similaires, il y avait parfois 2 000 personnes. J’ai vu des gens se laver avec l’eau utilisée pour cuisiner. Mais la plupart ne se lavent pas car l’eau coule à peine des robinets.

Cette surpopulation carcérale fait de cet endroit un piège mortel pour les prisonniers, selon la Fondation Clinton, auteur d’un rapport publié en décembre 2023. L’ONG américaine s’est indignée de la « défaut de rendre des jugements devant les cours et tribunaux dans les délais prévus par la loi » et certaines « Violations massives des droits de l’homme » commises contre des détenus, dont la majorité n’étaient pas condamnés et donc en détention préventive. « Il faut réformer le système pénitentiaire, qui n’est pas efficace, mais il faut aussi réformer la justice », a-t-il ajouté. affirme Stanis Bujakera Tshiamala.

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Bien que les conditions de détention à Makala soient régulièrement dénoncées par les ONG et la société civile, c’est la première fois que de telles images sont révélées. « Nous n’avons pas attendu leur publication pour entamer le processus en cours de décongestion des prisons et d’amélioration des conditions de détention. Nous sommes un État souverain. »a écrit le ministre de la Justice, Constant Mutamba, sur le réseau social X, avant d’estimer que les vidéos sont « de très vieilles photos » et de veiller à ce que « Les prisonniers congolais mangent deux à trois fois par jour. »

En réponse à la polémique, les autorités ont dépêché des agents des forces de l’ordre à Makala, dimanche 21 juillet. Ils ont confisqué les téléphones des prisonniers, qui circulent largement dans la prison. « Ces appareils sont d’une grande aide pour les détenus, leur permettant de rester en contact avec leurs familles et leurs connaissances », « C’est une affaire très grave », a déclaré Emmanuel Adou Coll, de la Fondation Clinton, selon lequel les policiers ont agi brutalement et ont volé de l’argent aux détenus lors de l’opération.

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