En RDC, l'échec du brevet sur la traçabilité du coltan indispensable aux smartphones
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En RDC, l’échec du brevet sur la traçabilité du coltan indispensable aux smartphones

En RDC, l’échec du brevet sur la traçabilité du coltan indispensable aux smartphones
Une mine de coltan exploitée par la Société minière de Bisunzu (SMB), près de Rubaya, dans l'est de la République démocratique du Congo, en août 2019.

Dans les collines de Masisi, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les armes se sont tues. Le Rwanda et ses alliés, les rebelles congolais du Mouvement du 23 mars (M23), contrôlent désormais ce territoire, notamment la zone minière de Rubaya, mais l’armée rwandaise n’y est officiellement pas et Masisi n’exporte plus de minerais. Pourtant, presque chaque jour, sous le contrôle d’hommes armés, des motards partent vers la frontière rwandaise avec dans leurs bagages des colis de colombo-tantalite. Plus connu sous le nom de coltan, ce minerai extrait du tantale est crucial pour la fabrication des téléphones portables.

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Les États-Unis se sont émus de cette situation le 8 juillet, s’inquiétant du rôle que « Le commerce illicite et l’exploitation de certains minéraux, notamment l’or et le tantale extraits de manière artisanale et semi-industrielle dans la région des Grands Lacs, continuent de jouer un rôle dans le financement du conflit »Le département d’Etat américain n’a pas hésité à rejeter la faute sur ses alliés, le Rwanda et l’Ouganda, principaux destinataires de ces minerais dits « du sang ». parce qu’ils proviennent de zones de conflit.

Cette déclaration est publiée, le communiqué de presse précise, « en réponse aux demandes du secteur privé » qui voulait voir Washington clarifier « les risques potentiels associés à la fabrication de produits à partir de minéraux extraits, transportés ou exportés de l’est de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda »Il s’appuie sur les travaux du Groupe d’experts des Nations Unies, de sa mission en RDC (MONUSCO) et des rapports de la société civile.

Mais cette prise de position publique tombe à un mauvais moment pour le géant américain Apple et peut-être pour des centaines d’autres entreprises. Le gouvernement congolais a mandaté deux cabinets d’avocats – l’un américain, Amsterdam & Partners, l’autre français, Bourdon & Associés – pour mener des enquêtes sur la chaîne d’approvisionnement en minerais. 3T (étain, tungstène et tantale) produit en RDC et exporté illégalement. Leur mission : déterminer les actions légales que Kinshasa pourrait entreprendre contre Apple et tous les bénéficiaires potentiels de cette fraude.

« Secret de polichinelle »

« Une partie du coltan congolais a toujours été exportée vers le Rwanda, avec ou sans l’intervention du M23. C’est un secret de polichinelle. »explique Gregory Mthembu-Salter, ancien expert de l’ONU chargé d’enquêter sur l’exploitation illicite des minerais. La RDC et le Rwanda utilisent pourtant depuis quinze ans un système de traçabilité baptisé « ITSCI » (Tin Supply Chain Initiative), qui aurait dû mettre un terme aux fraudes mais dont les Etats-Unis se gardent bien de parler.

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