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en quoi consiste le processus de transition entre Joe Biden et le vainqueur de l’élection présidentielle américaine ?

en quoi consiste le processus de transition entre Joe Biden et le vainqueur de l’élection présidentielle américaine ?

Le président élu dispose de 75 jours pour préparer son retour à la Maison Blanche et choisir l’équipe dont il souhaite s’entourer. Selon des spécialistes interrogés par franceinfo, le milliardaire républicain est « mieux préparé » que lors de son arrivée au pouvoir en 2016.

Il prépare son retour à la Maison Blanche. Donald Trump, qui a remporté une large victoire face à Kamala Harris lors de l’élection présidentielle américaine, a un peu plus de deux mois pour organiser son investiture, après son investiture le 20 janvier 2025. Aux Etats-Unis, le passage du relais entre deux têtes Le scrutin dure plusieurs semaines et comprend de nombreuses étapes, notamment la nomination du nouveau gouvernement.

Mais la transition commence bien avant le jour du scrutin. « Cela a commencé il y a plusieurs mois, lorsque le Centre pour la transition présidentielle, une organisation non partisane, a contacté les équipes des deux principaux candidats », explique Todd Belt, professeur et directeur du programme de gestion politique à l’Université George Washington. L’objectif est de commencer à discuter avec chacun de ses futures politiques, de ses futurs recrutements et des besoins qu’auront les futures administrations. Du côté de la Maison Blanche, un conseil a été créé pour superviser cette transition et guider sa mise en œuvre dans toutes les agences et départements, précise le Centre pour la transition présidentielle.

Une fois le vainqueur de l’élection connu, « des fonds ont été débloqués pour lui permettre de commencer le recrutement »continue Todd Belt. La tâche est de taille : le président élu doit nommer environ 4 000 personnes, depuis les membres de son cabinet et de son gouvernement jusqu’aux chefs des agences fédérales. « Environ 1 200 de ces nominations doivent être validées par le Sénat »ajoute Donald Moynihan, professeur de politique publique à l’Université du Michigan. Ces recrutements « exigent des contrôles détaillés, pour éviter toute polémique sur les profils choisis, mais aussi pour des raisons de sécurité ».

« Pendant la transition, le président élu est en quelque sorte le directeur des ressources humaines des Etats-Unis. »

Todd Belt, professeur à l’Université George Washington

sur franceinfo

« L’idée est d’arriver à la nomination avec une équipe prête à travailler »précise Todd Belt. Pour ce faire, les responsables de l’administration sortante commencent à transmettre des informations à leurs successeurs pendant la période de transition. « Cela évite qu’il y ait un ‘fossé’ entre les deux équipes, notamment sur les questions de sécurité nationale et de relations internationales »souligne le professeur de l’université George Washington.

Donald Trump a déjà pris du retard dans ce processus, a rapporté le New York Times en septembre. Selon le quotidien américain, l’équipe du milliardaire républicain n’a signé aucun des trois documents habituellement complétés par les candidats avant l’élection, notamment « des règles éthiques pour éviter tout conflit d’intérêt ». Un refus qui l’a empêché dans un premier temps d’accéder à certains fonds prévus pour installer sa future administration, mais aussi d’entamer les briefings de son équipe sur les questions de sécurité nationale.

Cette situation ne surprend pas Donald Moynihan. « C’est le signe que Donald Trump est plus passionné par la campagne que par le gouvernement : il ne s’inquiète pas particulièrement de ces détails »explique le politologue. C’était déjà le cas en 2016, lorsque le processus était inhabituellement long et la communication avec l’administration Obama inhabituellement compliquée.

«Durant le premier mandat de Donald Trump, la transition n’était pas bien préparée et, de toute évidence, elle s’est mal déroulée.»

Donald Moynihan, politologue à l’Université du Michigan

sur franceinfo

Il faut dire qu’en 2016, le candidat républicain avait limogé le directeur de son équipe de transition, l’ancien gouverneur Chris Christie, juste après l’élection. « Chris Christie avait de l’expérience mais a été mis à l’écart en raison de mauvaises relations avec le gendre de Donald Trump, Jared Kushner.détaille la ceinture Todd. Tout son plan de transition a été jeté par la fenêtre et la gestion du processus a été confiée à des personnes qui n’avaient aucune expertise dans ce domaine. »

Le leader républicain est néanmoins « mieux préparé cette fois »Juge Todd Belt. « Il a déjà vécu ce processus une fois : il sait comment cela fonctionne et semble prêt à le suivre »note-t-il. Son équipe de transition s’est constituée au cours de l’été et comprend notamment son futur vice-président JD Vance, l’ancien démocrate Tulsi Gabbard, ainsi que deux de ses fils, Donald Trump Junior et Eric Trump. Il est dirigé par Howard Lutnick, ancien PDG d’un fonds d’investissement, et Linda McMahon, membre de sa précédente administration, selon l’agence Associated Press.

Autre changement par rapport à 2016 : cette fois, Donald Trump compte nommer des personnes à des postes clés « qui lui sont les plus fidèles »note Donald Moynihan. « La première fois, il a écouté les suggestions des responsables du Parti républicain, en nommant des responsables qui ont rapidement quitté l’administration en le critiquant publiquement, se souvient Todd Belt. C’était embarrassant pour Donald Trump, qui cette fois s’entourera de personnes en qui il a confiance. » Le premier nom a été rendu public jeudi 7 novembre : il s’agit de Susie Wiles, architecte de la campagne victorieuse du milliardaire, qui sera sa chef de cabinet à la Maison Blanche.

Le président élu peut également compter sur «un large réseau de supporters qui lui sont fidèles et tentent de trouver des noms pour les candidatures»note Donald Moynihan. C’est tout l’objectif du Projet 2025, un plan d’action mis en place par un groupe ultraconservateur en prévision du retour du milliardaire à la Maison Blanche. Le document prévoyait ainsi de recruter et de former des personnes pour qu’elles occupent des postes clés dans la nouvelle administration, « pour permettre une transition rapide et en douceur »insiste Todd Belt.

La passation de pouvoir avec Joe Biden devrait aussi être moins complexe qu’en 2020. A l’époque, Donald Trump contestait la victoire de son rival démocrate à l’élection présidentielle et refusait d’entamer le processus. Il a fallu trois semaines pour que les fonds alloués au lauréat soient débloqués, rappelle le New York Times. Un scénario qui ne devrait pas se reproduire en 2024. « Au-delà des questions pratiques, les administrations présidentielles voient généralement dans ce processus le symbole de leur capacité à garantir une passation pacifique du pouvoir »insiste Donald Moynihan.

C’est également l’engagement qu’a pris Joe Biden, jeudi 7 novembre. Lors d’un discours, le président sortant a promis d’assurer « une transition pacifique et ordonnée » avec Donald Trump. Il a également annoncé qu’il avait invité son prédécesseur, et bientôt successeur, à la Maison Blanche pour discuter de la passation de pouvoir entre leurs administrations. Quatre ans après s’être montrée réticente à participer à ce processus, l’équipe du milliardaire a assuré jeudi qu’elle «J’attendais cette rencontre avec impatience».

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