Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé mercredi sa volonté de mettre en place « d’ici juin » des propositions de « taxation des rentes » afin de « réduire la dette du pays » et atteindre « 3 % de déficit » en 2027.
Alors que le déficit public de la France atteint 5,5% du PIB en 2023, soit environ 154 milliards d’euros, le Premier ministre a dévoilé ses solutions pour réduire la dette du pays et atteindre l’objectif de 3% de déficit. ici en 2027. Parmi eux : une réduction des dépenses publiques, mais aussi une augmentation des recettes, notamment via une potentielle taxe sur les loyers, alors qu’une hausse globale des impôts divise la majorité.
« J’ai voulu confier une mission à notre majorité, une mission dirigée par Jean-René Cazeneuve, notre rapporteur du budget, avec un représentant de chaque groupe majoritaire », a expliqué Gabriel Attal. « L’objectif de cette mission : faire des propositions sur la fiscalité des rentes », a déclaré le Premier ministre. Pour cette mission, Nadia Hai représentera Renaissance, Jean-Paul Mattei le Modem, et un autre adjoint qui n’a pas encore été désigné au groupe Horizons, a-t-il précisé.
Une trajectoire précisée « la semaine prochaine »
Dans le détail, Gabriel Attal n’a pas précisé quelles rentes pourraient être soumises à l’impôt. Elle pourrait ainsi cibler les « gros épargnants » comme les multipropriétaires, voire les grands investisseurs. Le Premier ministre pourrait également choisir de taxer les titulaires d’assurance-vie ou de livrets A. L’objectif de cette mission est de « décider ensemble » de « ne pas souffrir » mais « d’être à l’offensive » en avançant de manière « coordonnée et cohérente », a-t-il précisé.
Les travaux de cette mission parlementaire seront livrés « d’ici juin », a poursuivi le Premier ministre, qui a espéré que « l’ensemble de la majorité serait impliquée » dans ces travaux. Il a également rappelé que la semaine prochaine, le gouvernement donnerait « la trajectoire qui nous permettra d’atteindre les 3% en 2027 » et que « fin juin, comme chaque année, nous dirons comment nous y arriverons, avec les recettes, et donc les conclusions de cette mission, mais aussi avec les dépenses, et notamment les économies structurantes et intelligentes ».
Gabriel Attal a enfin affirmé qu' »il faut assumer » une réforme de l’assurance chômage « pour construire un pays plus fort » quand plusieurs ténors de « l’aile gauche » de la majorité ont exprimé leur opposition à une réduction de la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi. « C’est grâce à l’emploi que nous pourrons réduire la dette du pays et réarmer nos services publics », a-t-il déclaré, arguant que cette réforme vise à faciliter le retour des chômeurs à une activité.