En Provence, un festival de musique classique relie l’Orient et l’Occident
« Ignorer les frontières » créer des ponts entre l’Orient et l’Occident : fort de son histoire entre la France et la Syrie, le violoniste virtuose Bilal Alnemr, 28 ans, animera à partir de samedi le Festival de musique classique de Vauvenargues en Provence.
Membre du West-Eastern Divan, orchestre fondé en 1999 par le grand musicien israélo-argentin Daniel Barenboïm et l’intellectuel palestinien Edward Saïd en messager de la paix, Bilal Alnemr a invité musiciens et compositeurs en Provence, du 15 au 23 juin, syriens, français, allemand ou égyptien ainsi que le pianiste cubain Jorge Gonzalez Buajasan.
Samedi, le concert d’ouverture réunira le violoncelliste polonais Maciej Kulakowski, le pianiste américain Jonathan Ware, la guitariste française Marie Sans et Bilal Alnemr au Musée Granet d’Aix-en-Provence.
La philosophie du festival, « c’est un partage entre les civilisations, la civilisation syrienne et la culture française, j’ai envie de partager, c’est quelque chose de plus fort que merci »explique à l’AFP Bilal Alnemr, arrivé en France à l’âge de 13 ans, pour poursuivre ses études à Aix-en-Provence, puis à Paris et Berlin, avant de débuter sa carrière de soliste international.
Fuyant la guerre qui ravage la Syrie, ses parents le rejoignent en France en 2016 et sont accueillis à Vauvenargues, village pittoresque du sud de la France, au pied de la montagne Sainte-Victoire peinte par Cézanne, grâce notamment à l’engagement du maire. Philippe Charrin, pour qui ce festival « C’est la suite d’une belle histoire ».
Toujours reconnaissant de cet accueil, Bilal Alnemr a décidé d’organiser une partie des concerts à Vauvenargues pour partager ses passions musicales. Le 21 juin, soir de la fête de la musique, il interprétera des sonates de l’Allemand Beethoven (1770-1827) ou du Français Debussy (1862-1918) avec Jorge Gonzalez Buajasan, habitué des grands orchestres internationaux et qui a lui aussi quitté jeune de son pays.
Dans le village résonneront le 22 juin les compositions de l’Allemand Johannes Brahms (1833-1897) mais aussi un hommage au compositeur Ligeti (1923-2006) créé par Nadim Husni, compositeur et chef d’orchestre syrien exilé en Pologne et premier professeur de violon de Bilal Alnemr.
Des chants de la montagne druze, au sud de la Syrie, et arabo-andalous seront également interprétés par Waed Bouhassoun, compositeur, chanteur et joueur de oud (le luth oriental, ndlr) et Rusan Filiztek, parmi les plus jeunes et éminents représentants traditionnels kurdes. musique.
Le festival est organisé par l’association Ougarit, du nom d’une ancienne ville portuaire de Syrie découverte par un archéologue français, où a été découvert le plus ancien exemple de notation musicale au monde, une partition aujourd’hui gravée sur des tablettes d’argile. aujourd’hui exposé au Louvre.