En Provence, la flambée du prix du litre d’huile d’olive n’a pas que des mauvais côtés
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En Provence, la flambée du prix du litre d’huile d’olive n’a pas que des mauvais côtés

En Provence, la flambée du prix du litre d’huile d’olive n’a pas que des mauvais côtés

L’huile d’olive, un produit de luxe ? C’est en tout cas la voie qu’emprunte « l’or liquide ». En un an, le prix du litre a presque doublé. La raison en est la sécheresse à laquelle est confronté l’Espagne, premier producteur d’huile d’olive qui domine le marché.

Effet d’aubaine et stratégie anti-pénurie

« La production mondiale équivaut à 3,3 millions de tonnes avec l’Espagne, l’Italie et les Etats-Unis comme principaux consommateurs. Il suffit que l’Espagne, qui fournit à elle seule la moitié de cette production, soit en difficulté pour que la situation se complique… On constate que la péninsule ibérique enregistre depuis deux ans moins de 50 % des volumes, soit 700 000 tonnes produites au lieu de 1,5 million de tonnes. Résultat : il ne reste plus que 2 000 tonnes d’offre sur le marché mondial et les prix s’envolent. .. »analyse Guillaume Assez, vice-président varois de la FEDICO (Fédération de l’industrie et du commerce des huiles d’olive de France).

Les autres pays producteurs du bassin méditerranéen (principalement l’Italie, le Portugal, la Grèce et la Tunisie pour le marché français), bien qu’ils ne connaissent pas de difficultés climatiques similaires, ont profité de cette tendance de demande supérieure à l’offre pour augmenter leurs prix. Et clairement devenir riche !

Un mécanisme de hausse des prix qui est également stratégique, puisqu’il est censé éviter une pénurie d’ici la rentrée scolaire de septembre…

Des augmentations encore possibles…

« Le prix du kilo au moulin était jusqu’à présent de trois euros en Espagne. L’année dernière, il est passé aux alentours de 5 euros pour atteindre 9 euros aujourd’hui. Cela se traduit par un prix qui a doublé en magasin. Nous sommes passés de 6 à 7 euros le litre à 12-14 euros et des hausses sont encore possibles, même si l’on espère un retour à la normale en 2025.poursuit Guillaume Assez, basé à Salernes.

Pour bien comprendre la situation, précisons que 80% de la production espagnole est située en Andalousie, dont les réserves d’eau sont en berne ces dernières années et donc incapables de jouer leur rôle d’irrigation de manière optimale…

Cette année, les indicateurs sont à nouveau favorables, ce qui laisse présager le retour d’une forte production espagnole et donc une amélioration globale.

Bouteilles cadenassées

Entre-temps, l’or liquide est devenu le produit le plus volé dans les supermarchés espagnols, où les bouteilles sont désormais parfois cadenassées…

De son côté, la production française, et plus particulièrement provençale, certes infime par rapport aux volumes espagnols (1), résiste bien. Elle gagne même en compétitivité dans nos rayons comme en témoignent les oléiculteurs locaux qui profitent de l’occasion pour orienter les consommateurs habitués aux huiles industrielles – mais devenues moins intéressantes économiquement – vers une « huile locale de qualité ».

1_ L’huile d’olive d’origine française ne représenterait pas plus de 4% du marché national.

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