Nouvelles locales

En Pologne, la commission électorale prive l’opposition nationaliste d’une grande partie de ses subventions publiques

L'ancien Premier ministre et leader de l'opposition nationaliste polonaise Mateusz Morawiecki à Varsovie, le 20 décembre 2023.

L’ancien parti nationaliste au pouvoir en Pologne, Droit et Justice, sera privé d’une grande partie de ses subventions publiques en raison du détournement de fonds publics lors de la campagne des élections législatives de 2023, a décidé la Commission électorale (PKW) jeudi 29 août. « décide de rejeter le rapport de la commission électorale du parti Droit et Justice »a déclaré à la presse le président de l’institution, Sylwester Marciniak, indiquant que les subventions de l’État à ce parti seraient par conséquent « réduit ».

Le principal parti d’opposition, le PiS, qui a gouverné la Pologne pendant huit ans, de 2015 à 2023, a immédiatement dénoncé cette décision. « La décision PKW (…) « C’est honteux. Cela fait partie du jeu politique du gouvernement actuel, qui vise à se venger et à marginaliser l’opposition. »a déclaré l’ancien Premier ministre du PiS Mateusz Morawiecki sur X.

Selon la presse polonaise, le PiS pourrait perdre jusqu’à 57 millions de zlotys (13,31 millions d’euros), une part importante de ses subventions publiques.

« Droit et justice »

Immédiatement après la décision du PKW, le parti a annoncé qu’il contesterait la décision. « Nous allons bien sûr faire appel de cette décision, nous allons porter plainte auprès de la Cour suprême »Mariusz Blaszczak, un haut responsable du PiS, a déclaré aux journalistes.

Il a également accusé le Premier ministre pro-européen Donald Tusk de tenter de détruire l’opposition. « Tusk introduit un système biélorusse, un régime qui ne respecte pas les droits de l’opposition, qui tente de détruire l’opposition dans notre pays »a-t-il ajouté. Le chef du gouvernement a pour sa part estimé sur X qu’avec cette décision, le PiS apprenait « le vrai sens des mots loi et justice ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Pologne, la radiodiffusion publique sort de l’ère de la propagande

Le mois prochain, le PKW doit réexaminer le rapport financier du PiS. Si la commission décide de le rejeter, le parti pourrait perdre l’intégralité de ses fonds publics pour les trois prochaines années, a déclaré le président du PKW.

Ce n’est pas une première en Pologne

En vertu de la loi polonaise, le PKW limite les dépenses électorales de chaque parti et rembourse cet argent après examen. Chaque année, les partis qui dépassent le seuil de 3 % des voix aux élections parlementaires reçoivent également une subvention publique, également contrôlée par le PKW.

Selon le PKW, organe constitutionnel chargé de surveiller l’ensemble du processus électoral en Pologne, le PiS a dépassé les limites imposées en acceptant de l’argent des institutions publiques lors de la dernière campagne électorale. Le PiS est arrivé en tête aux élections d’octobre, mais n’a pas réussi à créer une majorité, qui est allée à la coalition pro-européenne, actuellement au pouvoir.

Par le passé, la commission électorale avait privé plusieurs partis politiques de subventions en raison d’irrégularités dans leurs finances.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Pologne, le parti pro-européen du Premier ministre Donald Tusk détrône le PiS

Le Monde avec l’AFP

Réutiliser ce contenu

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page