En plein génocide en Palestine, une délégation marocaine se rend en Israël en soutien au Hamas
Au plus fort des offensives israéliennes sur la bande de Gaza, une délégation marocaine s’est rendue en Israël pour rencontrer plusieurs responsables. Elle a été reçue notamment par le président de la Knesset, Amir Yohanna, ainsi que par Meir Ben-Shabbat, directeur de l’Institut Misgav pour la sécurité nationale et la stratégie sioniste, ancien conseiller à la sécurité israélienne.
Sur les réseaux sociaux, l’institut a écrit qu’une délégation marocaine arriverait « cette semaine à l’Institut Mishgav pour la sécurité nationale ». La représentation reçue est composée « d’influenceurs, d’universitaires et d’activistes communautaires, venus en Israël dans le cadre de l’Association Charaka, qui œuvre pour renforcer la paix entre Israël et les pays signataires des accords d’Abraham ».
Il a ajouté que « l’avenir de la normalisation a été discuté à la lumière de la guerre en cours à Gaza et de la nécessité de la poursuivre, jusqu’à ce que ses objectifs soient atteints ». Selon la même source, les membres de la délégation « ont exprimé leur ferme soutien à Israël contre le Hamas, et ont été grandement influencés par le discours éloquent en dialecte marocain courant, prononcé par le président de l’institut ».
J’espère que tu trouveras le meilleur moyen de sauver ta vie ! ????
Le sultan est un grand guerrier, un grand guerrier, un grand guerrier, un grand guerrier, un grand guerrier, un grand guerrier Le Seigneur est avec nous, et nous serons encore avec vous, et nous serons encore avec vous.
Oh… pic.twitter.com/S1EkBRbUFE
— Michael Jackson (@MisgavINS) 9 juillet 2024
Selon l’Institut sioniste, son président, originaire du Maroc, a laissé « une impression mémorable en s’adressant à la délégation en arabe marocain ». « Ensemble, nous avons discuté de l’actualité et de l’importance des initiatives communes entre Arabes et Juifs, afin de renforcer la compréhension et de faire face à l’extrémisme », a ajouté la même source.
« La réponse des jeunes dirigeants marocains a été très positive, reflétant un espoir et un enthousiasme partagés pour l’avenir. L’enthousiasme mutuel a mis en évidence les liens culturels profonds entre Israël et le Maroc, qui peuvent servir de base au renforcement de la paix entre les deux peuples dans l’esprit des accords d’Abraham », a-t-il souligné.
Une vague de critiques
Cette visite a suscité de vives critiques sur les réseaux sociaux, d’autant qu’elle intervient dans le contexte d’actes considérés comme génocidaires en cours dans la bande de Gaza, avec près de 40 000 morts, en majorité des femmes et des enfants. En 277 jours, le bilan réel reste bien plus élevé, compte tenu du nombre de personnes disparues ou encore sous les décombres. Dans un contexte de siège total et de famine sans précédent, les enfants et les personnes âgées sont également de plus en plus souvent laissés pour morts par manque de nourriture.
Dans ce contexte, l’Observatoire marocain contre la normalisation a indiqué que la délégation était « conduite par Fayçal Marjani Smires et Youssef Azhari parmi une délégation de près de 23 jeunes sélectionnés pour travailler avec les sionistes, afin de promouvoir le récit sioniste concernant les événements du 7 octobre, au service de la propagande des renseignements sionistes dans les milieux marocains ».
L’instance a ajouté qu’une visite avait été organisée pour la délégation « dans les tunnels situés sous la mosquée Al-Aqsa », pour ce qui serait un « lavage de cerveau pour devenir sioniste, qu’on soit juif ou non ».
L’association Charaka avait déjà condamné l’opération du Hamas contre les colonies israéliennes près de la bande de Gaza le 7 octobre 2023. Dans un communiqué, l’ONG avait qualifié le mouvement de résistance palestinien de « terroriste » et de « nazi ». Elle lui reprochait, selon elle, d’« utiliser les écoles, les hôpitaux et les quartiers résidentiels comme bases terroristes », faisant de la population civile « un bouclier humain pour protéger leurs dirigeants retranchés dans les tunnels ».
Certains membres de la délégation s’étaient déjà rendus en Israël en avril dernier dans le cadre d’un programme « visant à promouvoir la tolérance en sensibilisant le monde arabo-musulman à l’Holocauste ». Entre-temps, Israël poursuit depuis octobre dernier sa guerre dévastatrice contre les Palestiniens de la bande de Gaza et de Cisjordanie. Il a rejeté les appels de la communauté internationale en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et d’une aide humanitaire suffisante pour le peuple palestinien.
Tel-Aviv refuse ainsi de se conformer aux avis de la Cour internationale de justice (CIJ), qui a ordonné notamment l’arrêt des attaques sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où sont déplacés des centaines de milliers de Palestiniens.
