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En plein débat budgétaire, le Medef tente de modifier le vote des députés

Le gouvernement envisage de supprimer les exonérations de cotisations patronales pour récupérer cinq milliards d’euros. Pour convaincre les députés de rejeter la mesure, l’organisation patronale déploie, selon les informations de franceinfo, un système de circonscriptions.

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Le patron du Medef Patrick Martin lors des consultations des partenaires sociaux par le Premier ministre à Matignon le 24 septembre 2024. (THOMAS PADILLA/MAXPPP)

Le feu clignote en rouge chez les patrons. La volonté du gouvernement de réduire les exonérations de cotisations patronales dans le budget 2025 de la Sécurité sociale, pour cinq milliards d’euros de recettes, examinée depuis lundi 28 octobre dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale après avoir été rejetée en commission. la semaine précédente, s’inquiète le Medef. Il appartient à l’organisation patronale de« une menace sérieuse pour l’emploi et la performance économique des entreprises ». D’où ce dispositif qu’elle déploie sur le terrain pour convaincre les députés de rejeter la mesure.

Les représentants du Medef en région, très souvent des chefs d’entreprise, contactent les parlementaires dans leurs circonscriptions : il existe 119 relais sur tout le territoire. « C’est un travail minutieux » assure une source à franceinfo. « Nous travaillons individuellement pour leur expliquer la vie » ironise un pilier de l’organisation. Comprendre : expliquer leur les conséquences de la fin ou de la réduction de ces exonérations dans les différents bassins d’emploi.

L’idée est de ratisser large, selon l’une de ces sources – déconcertée de ne plus savoir à qui « avoir affaire » dans cette nouvelle donne politique : « Jusqu’à présent, nous ne courions pas après les députés du Rassemblement National ou de La France insoumise, mais maintenant, nous le faisons ». Preuve en est : ce SMS que Franceinfo a pu consulter, assez insistant, envoyé par un représentant du Medef à un insoumis pour le rencontrer dans sa circonscription.

Ce lobbying, à gauche, ne fonctionne pas. Même LFI est alignée sur le gouvernement qui souhaite réduire ces exonérations. C’est aussi pour eux une manière d’aider les bas salaires puisque l’employeur ne verse actuellement que très peu de cotisations sur ceux-ci, ce qui ne les incite pas à les augmenter. En revanche, les autres partis sont beaucoup plus réceptifs, comme en témoigne ce qui s’est passé en commission. Ceux qui ont rejeté la mesure du gouvernement sur les dérogations – c’est l’article 6 du texte – ne sont autres que ses alliés, la droite républicaine, les macronistes… Soutenus par le Rassemblement national – le RN, en pleine conquête de ce monde corporatif.

Reste un deuxième tour : l’examen de cette mesure dans l’hémicycle, normalement à partir de mercredi. Au Medef, on espère que son rejet en commission il y a quelques jours « faire bouger les lignes », « nous suivons la situation heure par heure ». Mais même si l’article était à nouveau supprimé, le gouvernement pourrait le réintroduire d’ici le 49.3. A voir s’il reniera ou non ses troupes.

Cammile Bussière

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