Nouvelles locales

en Pennsylvanie, Donald Trump interrompt son discours pour passer sa playlist – Libération

Élections américaines de 2024cas

En meeting à Oaks, dans l’État swing de la côte Est, lundi 14 octobre, le candidat républicain à la Maison Blanche a préféré jouer de la musique pendant près de quarante minutes plutôt que de détailler son programme.

Inscrivez-vous ici pour recevoir gratuitement chaque semaine notre newsletter Libé America.

Détailler votre plan d’accessibilité au logement ? Préciser ses mesures pour aider les petites entreprises ? Non pour Donald Trump. Lors d’une réunion publique organisée lundi 14 octobre à Oaks, en Pennsylvanie, par Kristi Noem, gouverneure républicaine du Dakota du Sud, l’ancien président des États-Unis s’est livré à un exercice surprenant. Après avoir très vite balayé les premières questions autour de son programme, Donald Trump a profité de deux malaises survenus au milieu de la foule de ses partisans, dans une salle mal climatisée, pour réorienter le débat selon sa convenance.

Les deux évanouissements consécutifs ont eu raison de l’agenda politique. Les haut-parleurs se sont alors mis à crépiter. C’est un monde d’hommes d’hommes de James Brown ou Sinéad O’Connor interprétant Rien n’est comparable à 2 U : pendant 39 minutes, le milliardaire de 78 ans a monopolisé la scène pour jouer au public une sélection de ses chansons préférées. Neuf titres extraits de sa playlist, sur lesquels se tortillait le candidat républicain en distribuant des poignées de main à ses aficionados.

« Ces deux personnes qui sont tombées sont des patriotes, et nous les aimons, et grâce à eux nous avons pu écouter de la bonne musique, n’est-ce pas ? » a demandé Donald Trump au pupitre. Alors joue YMCA ! Allez-y. Allons-y, jouons fort !

Sur X, Steven Cheung, porte-parole de la campagne de Donald Trump, s’est félicité de la rencontre. « Personne ne voulait partir et ne voulait entendre plus de chansons de la célèbre playlist Spotify de DJT ! » il a écrit dans son message.

Toutefois, selon plusieurs médias américains, de nombreuses personnes venues assister à la réunion d’Oaks sont reparties avant la fin. « Personne ne part. Ce qui se passe? Personne ne part. Continuer », » a crié Donald Trump alors que certains quittaient la fête. Porté par Rufus Wainwright et sa version de Alléluia, l’ancien président a poursuivi sa séance d’écoute publique, sans perdre la face. « Très bien, monte le volume ! Montez le volume. Super chanson!”

Donald Trump, DJ officiel de sa campagne présidentielle

Après avoir joué James Brown pour ses fans, Trump a recommencé à parler politique, comme s’il s’était rappelé que l’élection avait lieu dans vingt-deux jours. « Il s’agit des élections les plus importantes de l’histoire de notre pays » a assuré Trump, accusant une nouvelle fois les démocrates d’utiliser les élections comme « une arme ». Puis après cette digression, il revint à sa musique, redémarrant la sono avec Il est temps de dire au revoir par Andrea Bocelli.

La performance de Trump, se dandinant sur la scène de son meeting et éludant les questions et réponses prévues avec le public, n’a pas manqué d’être commentée par le camp démocrate. «J’espère qu’il va bien» », a demandé Kamala Harris au lendemain de la réunion publique. « Donald Trump semble perdu, confus et comme figé sur scène. » a commenté l’équipe de campagne du démocrate en diffusant une vidéo de l’incident.

Comme le rappelle Washington Post, Donald Trump est un mélomane obsédé par sa playlist Spotify. Le quotidien américain souligne que ses conseillers l’ont souvent décrit comme étant le DJ privé de son avion de campagne ou la mise en scène sur la terrasse de son club de Mar-a-Lago en Floride. Une passion pour la musique qui lui a attiré les foudres de certains artistes comme Céline Dion. La chanteuse québécoise a à peine apprécié la diffusion de sa chanson mon coeur continuera lors des meetings de campagne du candidat républicain et a officiellement demandé que ses chansons ne soient plus diffusées.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page