L’inquiétude est toujours aussi poignante dans la province d’Enga, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les autorités ont commencé à évacuer environ 7 900 personnes menacées par un éventuel nouveau glissement de terrain dans les hauts plateaux du centre du pays.
« Toutes les heures, nous entendons le rocher se briser. C’est comme une bombe ou un coup de feu et les rochers continuent de tomber. »a décrit, mardi 28 mai, à l’Agence France-Presse (AFP), Sandis Tsaka, administrateur de la province d’Enga. « Nous essayons d’évacuer »a-t-il déclaré, alors que la région est encore sous le choc d’un gigantesque glissement de terrain qui a presque anéanti le village de Yambali, dans la nuit de jeudi à vendredi, surprenant les habitants dans leur sommeil.
Selon les services d’urgence, plus de 2 000 personnes pourraient avoir été enterrées vivantes. Pour l’instant, les sauveteurs n’ont retrouvé que cinq corps, ainsi que la jambe d’un sixième.
Il est » très improbable « que les sauveteurs retrouvent des survivants étant donné la gravité du glissement de terrain et le temps qui s’est écoulé depuis qu’il s’est produit, a déclaré à l’Agence France-Presse Niels Kraaier, représentant du Fonds de secours des Nations Unies. l’enfance (UNICEF) en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Selon lui, « ce n’est pas une mission de sauvetage, mais une mission de récupération » quelques cadavres.
Des survivants « traumatisés »
Le nombre d’habitants présents dans le village au moment où une partie du mont Mugalo s’est effondrée est difficile à estimer, les listes électorales étant obsolètes et ne recensant que les personnes de plus de 18 ans. Le village, qui servait de comptoir commercial aux mineurs en quête d’or dans les hauts plateaux, comptait une population pouvant atteindre plus de 4 000 personnes. De nombreuses personnes fuyant les violences tribales récurrentes dans la région y ont également trouvé refuge ces dernières années, a noté Nicholas Booth, responsable du Programme des Nations Unies pour le développement.
M. Tsaka, qui s’est rendu sur place à deux reprises, a déclaré que les habitants creusent le sol à mains nues pour tenter de retrouver les disparus. « C’était une zone très peuplée, avec des habitations, des commerces, des églises et des écoles, et elle a été rasée. C’est la surface de la Lune. Ce ne sont que des pierres. »il a dit.
Les survivants sont « traumatisé »a poursuivi ce responsable. « Des familles entières ont été ensevelies sous les décombres (…). Chaque personne dans cette province a un ami ou un membre de sa famille qui a été tué, porté disparu ou touché par cette tragédie. »il a dit.
Les violences tribales compliquent l’arrivée des secours
M. Tsaka s’est exprimé mardi matin lors d’une visioconférence qui a réuni des responsables de plusieurs pays en vue de fournir une aide internationale d’urgence. La Chine, les États-Unis, la France et l’Organisation mondiale de la santé ont déjà proposé leur aide.
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« Je ne suis pas équipé pour faire face à ce drame », s’est plaint le responsable provincial. L’armée tente actuellement d’acheminer du matériel de construction lourd vers le site. Les agences humanitaires estiment que plus de 1 000 personnes ont déjà été déplacées à cause de la catastrophe.
Selon les habitants, le glissement de terrain a été provoqué par de fortes pluies récentes. La Papouasie-Nouvelle-Guinée possède l’un des climats les plus humides au monde. Des recherches ont montré que les changements dans les régimes de précipitations liés au changement climatique pourraient augmenter le risque de glissements de terrain.
L’arrivée des secours dans cette région, située à environ 600 kilomètres de la capitale, Port Moresby, est également compliquée par une vague de violences tribales, sans rapport avec la catastrophe, le long de la seule route d’accès depuis Wabag, la capitale provinciale. « De nombreuses maisons brûlent (…). Des femmes et des enfants ont été déplacés et tous les jeunes et hommes de la région sont armés de couteaux de brousse. »a déclaré Serhan Aktoprak, du Bureau des migrations des Nations Unies.