en Ouzbékistan, quand la mer devient désert
RAPPORTS – La mer d’Aral est devenue le symbole d’une catastrophe climatique. C’est surtout une nouvelle mer morte, très loin de la renaissance que certains espèrent. Raconter l’histoire poignante de ce drame écologique avec ceux qui l’ont vécu.
Abdullah ne s’intéresse pas vraiment à la mer d’Aral, ni à ce qu’il en reste. « Vous devriez étudier la cérémonie du thé en Ouzbékistan », » répond-il, à moitié en plaisantant, lorsque nous l’informons de notre projet. Abdullah travaille au ministère de l’Économie du gouvernement ouzbek et sa remarque n’est pas surprenante. Il vit à Tachkent, vaste capitale, qui fut longtemps la quatrième ville d’URSS, après Moscou, Léningrad… et Kiev. Il y a dix ans, l’Ouzbékistan s’ouvrait au tourisme, ce qui représentait une petite révolution. Les étrangers pouvaient entrer et sortir sans visa et visiter les trois étapes les plus citées par les poètes de la Route de la Soie : Samarkand, Boukhara et Khiva.
La nouvelle mer de sel et de sable dont nous parlons se trouve à 1 300 kilomètres à l’ouest, et son nom suggère presque une crise extraterritoriale. Le gouvernement ouzbek veut d’autant moins en parler qu’Aral a longtemps été offerte en sacrifice à une autre route. Pas celui de la soie…