En Nouvelle-Calédonie, inquiétudes sur les salaires et l’emploi
L’économie de la Nouvelle-Calédonie, l’archipel français du Pacifique Sud, a été littéralement balayée par trois semaines d’émeutes, qui ont détruit une partie de l’agglomération nouméenne, son cœur économique. Publié à l’occasion d’une conférence de presse réunissant le gouvernement local et des représentants du monde des affaires, vendredi 31 mai, le bilan s’élève déjà à plus d’un milliard d’euros, à comparer à un produit intérieur brut annuel (PIB) d’environ 10 milliards. Près de 500 entreprises ont été détruites ou n’ont plus la capacité de produire.
Cette évaluation, qui s’appuie sur les déclarations auprès des assureurs, n’est cependant pas exhaustive. Certaines PME n’ont pu accéder à leurs locaux que très récemment et les autorités ont rappelé que près de 30 % des entreprises calédoniennes ne sont pas couvertes contre les risques.
Avant d’envisager la reconstruction, il va falloir faire face aux urgences, et la première d’entre elles est celle de la masse salariale. « C’est la fin du mois, on a dix jours pour payer les salaires », alerte Mimsy Daly, la présidente du Medef NC. Certaines entreprises dont la situation financière était saine ont pu payer leurs salariés du mois écoulé, sans toutefois avoir plus de perspectives. « Il me restait un peu de cash, mais c’est fini, je n’en peux plus », explique Xavier (il préfère rester anonyme), chef d’entreprise qui emploie six personnes dans la communication. La boule au ventre, il va devoir faire des choix à très court terme, et « c’est une question de jours », avant de devoir se résigner à mettre leurs salariés au chômage. Son entreprise n’a pas été touchée, mais la majorité de ses contrats sont suspendus ou annulés.
Premier coup de main
Alexandre, gérant de plusieurs entreprises de restauration, connaissait déjà des difficultés. L’une de ces entreprises a été saccagée et c’est certainement le chômage qui attend environ les deux tiers de la trentaine de personnes qui composent sa masse salariale. « Les entreprises qui n’ont pas été directement touchées et qui sont dans des domaines d’activité non essentiels connaîtront de fortes baisses d’activité. Nous craignons une fermeture pour beaucoup d’entre eux. »il témoigne.
Des premières aides aux PME directement concernées, confirmées hier par la province Sud, devraient donner un premier coup d’accélérateur sur la question des salaires. Mais, en attendant d’autres mesures, comme beaucoup de chefs d’entreprise, Alexandre se retrouve incapable de payer quoi que ce soit.
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