en Nouvelle-Calédonie, inquiétudes sur la bonne organisation du scrutin des élections européennes
Les élus craignent une abstention record dimanche prochain. C’était plus de 80 % lors des dernières élections, en 2019.
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L’État s’y engage : les élections européennes auront lieu en Nouvelle-Calédonie. « Le ministère de l’Intérieur à pied d’œuvre« , a assuré le Premier ministre Gabriel Attal lundi 3 juin sur franceinfo. Il « salue la police » qui a « une énorme quantité de travail ces derniers jours » pour te débloquer « n un grand nombre de barrages« Mais le chef du gouvernement le concède »nous sommes loin d’un retour à la normale pour les habitants car il y a eu beaucoup de pillages, d’incendies de bâtiments publics, de commerces« .
Sur le terrain, en effet, les opérations de nettoyage de la police se poursuivent après les émeutes et tensions politiques en cours depuis trois semaines dans le contexte de la réforme constitutionnelle, rejetée par les indépendantistes. Le matériel de vote est arrivé le 2 juin à Nouméa qui compte 72 000 électeurs.
Aux côtés de policiers municipaux et d’agents de la mairie, Alan Boufenèche, directeur de la vie civique de la ville de Nouméa, décharge le matériel de vote récupéré à l’aérodrome, « d’équiper la salle d’honneur de la ville de toutes les urnes et de tout le matériel de vote, bulletins de vote, emblèmes », il explique.
Dimanche prochain, des policiers seront déployés autour des bureaux de vote réorganisés pour l’occasion. « Les 57 bureaux de vote de Nouméa seront ouvertsconfirme Alan Boufenèche. Ils ne seront pas répartis comme d’habitude sur 37 sites, mais ils seront réduits sur six sites. Cela permettra de regrouper les bureaux de vote, c’est plus facile à surveiller.».
Il ajoute : « Dans le cadre des émeutes, nos ateliers municipaux et une très grande partie de nos véhicules logistiques ont brûlé, nous nous débrouillons donc avec les moyens du bord. Il sera plus facile de transporter l’équipement vers six endroits différents plutôt que 37 comme auparavant.
Quant aux électeurs du Caillou, à 16 000 km de Paris, cette élection européenne semble loin, très loin du quotidien. C’est loin d’être la priorité de ces habitants. Edna l’assure cependant : elle votera à cette seule condition :« S’il y a de la sécurité dans tous les secteurs. Avec les barrages, j’ai peur, mais c’est important de développer le pays », elle dit.
« Je ne sais même pas de quoi il s’agit» confie une femme dans la file d’attente d’une boulangerie. Non, mais je ne vais même pas voter parce que nous n’avons pas l’esprit pour ça. » « Ce n’est pas qu’on n’est pas informé, c’est qu’on est un peu pourris par ce qui se passe sur le Caillou, donc on n’y pense pas trop. » répond un autre résident. Les élus craignent une abstention record, comme celle de 2019 où le taux avait atteint plus de 80 %.