en Nouvelle-Calédonie, après une semaine d’émeutes, les commerçants font le bilan des dégâts
De nombreux commerces ont été détruits ou endommagés depuis le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie.
Publié
Temps de lecture : 2 minutes
LE « retour à l’ordre, avant tout dialogue », en Nouvelle-Calédonie. Pour tenter de sortir de la crise, Emmanuel Macron s’y rend, à partir du mardi 21 mai. Le chef de l’Etat doit installer un « affectation » plus d’une semaine après le début des émeutes qui ont fortement fragilisé la situation économique de l’archipel. 400 commerces et commerces ont été détruits ou endommagés, selon le bilan établi mardi par le procureur de la République de Nouméa. Franceinfo s’est entretenu sur place avec certains de ces acteurs économiques qui ont parfois beaucoup perdu.
Thierry Lebiez est le patron de plusieurs entreprises à Nouméa – comptant 60 salariés – situées à Dukauss, la principale zone industrielle de Nouvelle-Calédonie. Une zone particulièrement détruite lors des émeutes : « J’ai perdu 3 000 m2 Dock. C’est juste un quai, c’était de l’immobilier. Je n’étais que propriétaire et j’avais des locataires, il y avait en l’occurrence le magasin BUT, dans lequel je louais, qui a été détruit, réduit en cendres dans un complexe commercial. Il a commencé à brûler mardi matin et a été pillé et réattaqué à plusieurs reprises au cours de la semaine. Chaque jour, ils revenaient. Chaque jour, ils se cassaient. Nous sommes à 3, 4, 5 millions d’euros. » Il s’agit de son premier bilan de dégâts matériels, pour les immeubles qui le concernent.
Ce qu’il attend désormais, ce sont des nouvelles de son assureur. Mais rien de très rassurant, selon lui : « On va voir si on était bien assurés, on va voir la réaction de l’Etat, les aides qu’on peut attendre de l’Etat français puisque c’est quand même une atteinte à notre sécurité. Nos vies ont été mises en danger. en danger, celles de nos familles, de nos salariés. Nous avons été obligés de nous défendre, de nous enfermer, de nous barricader dans nos immeubles. Thierry Lebiez dit ne pas savoir quand il pourra rouvrir et combien de salariés il pourra conserver. Il parle déjà de probables licenciements et d’une catastrophe économique.
Peu de personnes contactées sur place commentent l’arrivée du président de la République car tout est très incertain. Même parmi les salariés comme Rym, chef de projet pour un éditeur de logiciels de gestion comptant 25 000 utilisateurs dans le Pacifique. Son entreprise fut réduite en cendres dès les premiers jours. En fait, elle a perdu son emploi même si ce n’est pas tout à fait comme ça qu’elle veut voir les choses : « Nous avons tous immédiatement réalisé que nous allions avoir un travail monumental. Mais je pense aussi que nous sortirons plus forts de cette épreuve.
Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas d’autre choix que de nous engager sur la voie de la reconstruction.
Rym, salariée en Nouvelle-Calédoniesur franceinfo
« Ce que nous voulons, c’est un avenir désirable pour tous. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à préparer le lendemain. », dit Rym. Cette implication de la France aux côtés des Calédoniens est saluée par certains entrepreneurs. D’autres disent simplement « attendre un réel soutien de l’Etat au monde économique » sur place.