En meeting à Anvers, l’extrême droite flamande parie sur un vote « historique » le 9 juin
« Le 9 juin, nous avons rendez-vous avec l’histoire »: le parti d’extrême droite flamand Vlaams Belang a promis dimanche d’être la surprise des élections, et de devenir la première force politique du nord néerlandophone de la Belgique à y imposer son programme indépendantiste et anti-immigration.
Cette formation, qui est l’alliée en Europe du Rassemblement national (RN) français et du Parti pour la liberté (PVV) du Néerlandais Geert Wilders, a tenu dimanche son grand meeting de fin de campagne à Anvers (nord), devant de quelque 2 500 sympathisants. , des cadres et des élus chauffés à blanc.
Le 9 juin, les Belges renouvellent tous les Parlements du pays, national et régional (Flandre, Wallonie, Bruxelles), en même temps qu’ils élisent leurs députés européens.
Le Vlaams Belang (VB), en tête des sondages en Flandre, crédité de 27% des intentions de vote, pourrait détrôner l’Alliance néo-flamande (N-VA, droite conservatrice) en tête du parti dans la région belge la plus peuplée.
Ce parti espère ainsi contraindre la N-VA, à la tête du gouvernement régional depuis dix ans, à former une coalition qui prendrait enfin le chemin de l’indépendance de la Flandre, selon les ambitions exprimées dimanche. Un scénario jugé très incertain par les politologues.
« La Flandre est à nous et doit toujours le rester »lance depuis le bureau Britt Huybrechts, tête de liste du parti dans la province du Brabant flamand.
Incarnation d’une jeune génération séduite par les discours d’extrême droite – elle a 24 ans -, cette ancienne responsable d’une organisation étudiante identitaire est largement applaudie pour assimiler immigration et insécurité.
Dans les baies, certains partisans du Vlaams Belang citent volontiers l’exemple de « belle victoire » élection de Geert Wilders fin 2023 aux Pays-Bas voisins.
« Un vrai changement »
C’est clairement une raison d’espérer, selon Joris Ywein, 28 ans, assistant du groupe VB au Parlement flamand.
« Aux Pays-Bas, tout le monde disait qu’il était trop radical pour accéder au pouvoir. Vous voyez qu’il a finalement conclu un accord de gouvernement”ajoute ce candidat à un siège de député régional. « Partout en Europe, les gens se tournent vers les partis patriotiques qui proposent un réel changement ».
Le président du VB, Tom Van Grieken, dernier à monter sur le podium, a été acclamé par une standing ovation alors qu’il se présentait comme leader. « incontournable » le soir du 9 juin.
« Si on approche des 30% et qu’eux (la N-VA, ndlr) ont 20-22%, ils seront obligés de former une alliance, car leurs électeurs sont majoritairement favorables »estime Filip De Man, l’un des trois députés européens VB sortants, candidat à sa réélection.
« Le niveau fédéral ne fonctionne plus du tout »ajoute cet élu à l’AFP. « Au cours des cinq prochaines années, nous avons besoin de discussions entre les gouvernements flamand et wallon pour voir comment diviser le pays en deux de manière diplomatique et appropriée. ».
Filip De Man souligne son souhait de voir les régions prendre en main, entre autres, la Sécurité sociale.
L’un des arguments favoris du Vlaams Belang, qui se présente comme « le parti du peuple flamand »anti-élite et anti-mondialisation, c’est que l’aide sociale doit aller d’abord aux nationaux.
Dans le public, deux types de pancartes sont brandies : l’une appelle à « plus de pouvoir d’achat »l’autre à « moins d’immigration »deux thèmes indissociables selon le VB.