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En Martinique, le prix des pièces détachées pour voitures, symbole de la vie chère

Munis de leur ticket numéroté, quelques clients attendent leur tour devant le comptoir de la casse automobile Nouvelle Formule, dans une vallée rurale du Lamentin, deuxième commune la plus peuplée de Martinique. « Je suis venu chercher une pompe de direction assistée pour ma Seat Ibiza »confie Franck, 60 ans, originaire de Fort-de-France. Le concessionnaire automobile lui a proposé cette pièce pour 1 200 euros. « Et pourtant, on ne l’a même pas tout de suite : il faut le commander »ajoute, d’un ton irrité, ce membre d’un club de 4×4. Un prix inacceptable pour lui : la même pièce est en vente sur Internet pour seulement 400 euros, mais les e-commerçants ne livrent pas en Martinique.

Cette fois, le sexagénaire n’aura pas besoin de demander à ses proches de se faire envoyer la pièce par colis depuis la France : la casse lui a fait un devis de 130 euros pour une pièce d’occasion, montage compris. Un autre client repart bredouille : la boîte de vitesses pour Citroën C3 lui a été proposée à 400 euros. « C’est fou : sur leboncoin, le prix moyen est entre 80 et 150 euros maximum »» s’offusque Manuel, un maroquinier de 58 ans.

Ce passionné de mécanique du Carbet est habitué à rechercher des pièces détachées, mais il les achète rarement dans les magasins spécialisés de Martinique : celles-ci « facturer les prix qu’ils veulent » parce que « il n’y a pas assez de concurrence »se lamente-t-il. Le plus souvent, l’artisan commande ses pièces depuis Paris. Il se les fait ensuite envoyer par des proches ou les rapporte lui-même dans ses bagages lors de ses fréquents voyages en avion. Ainsi, en juin, il « récupéré beaucoup de pièces »dont  » un pare-chocs avant.

« Il n’y a pas de concurrence possible »

Longtemps source de mécontentement aux Antilles, le coût de la vie suscite un regain de tensions en Martinique depuis le 1euh Septembre, date à laquelle un collectif a lancé une série de manifestations pour réclamer une baisse des prix dans les grandes surfaces. Les revendications de ce mouvement se sont concentrées sur les produits alimentaires, qui sont en moyenne 40 % plus chers qu’en France métropolitaine, selon une étude de l’Insee publiée en juillet 2023. Jeudi 26 septembre, une quarantaine de représentants des principaux acteurs économiques et politiques étaient présents. se sont à nouveau rassemblés à l’hôtel de la Collectivité Territoriale de Martinique, tandis que les organisations syndicales appelaient à la grève en soutien au mouvement contre la vie chère. Les deux premières tables rondes avaient été organisées sous l’égide de la préfecture depuis le début de la mobilisation populaire.

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Cammile Bussière

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