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En Martinique et en Guadeloupe, les candidats du RN se qualifient pour le second tour dans trois circonscriptions sur huit

A Marseille, « avoir deux candidats du Nouveau Front Populaire me désole »

À l’école Chave, bureau no. 514, les bulletins de vote pour le 5e circonscription des Bouches-du-Rhône sont étalées sur la table d’entrée. Dans cette circonscription du centre de Marseille (4e et 5et districts), deux portent la mention de Nouveau Front populaire (NFP). Celui du sortant Hendrik Davi, exclu par la France Insoumise, est plus rouge que celui d’Allan Popelard, officiellement investi par la formation de Jean-Luc Mélenchon. « Un électeur vient de me demander qui était le bon candidat… Je lui ai dit d’aller se renseigner à l’extérieur. Nous devons rester neutres », témoigne le président de l’office Pierre Huguet, adjoint au maire du Printemps marseillais.

Thérèse Bourgeois, 66 ans, notatrice d'un bureau du 5e arrondissement de Marseille, le 30 juin 2024.

L’assesseur du député sortant, Thérèse Bourgeois, 66 ans, membre du NPA, déplore la situation. « Ça m’attriste. Comme si on avait le luxe de faire ça avec le RN aux portes du pouvoir.» respire ce professeur qui, « à cause de sa petite retraite », continue d’exercer une activité professionnelle. Via les réseaux militants, elle a obtenu une procuration. « Je sais que cette personne veut voter pour le Nouveau Front Populaire, mais je ne sais pas lequel. Je dois l’appeler, mais il est encore tôt. ».

« J’ai dit à ma femme que j’allais choisir au hasard » sourit en sortant du bureau Serge Bokola, 55 ans, professeur d’économie dans un collège catholique, pour qui « La gauche radicale est désormais la seule alternative ». « Les deux candidats me sont chers. C’est dommage d’en arriver là. » Pierre, 25 ans, qui ne souhaite pas donner son nom, membre de La France Insoumise, est venu voter pour Allan Popelard, dont il a participé à la campagne. « Des amis m’ont demandé pour qui voter et s’il était normal qu’il y ait deux candidats du Front populaire » il le regrette aussi.

Serge Bokola, 55 ans, dans son bureau de vote de la 5e circonscription de Marseille, le 30 juin 2024.

Dans cette circonscription très à gauche, personne n’ose penser que cette double candidature puisse anéantir les chances du NFP. « Ce dont nous pouvons avoir peur, c’est une situation triangulaire, reconnaît Pierre quand même. Mais j’espère que celui qui arrive deuxième se retirera. »

Gilles Rof (Marseille, correspondant)

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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