Ce fut l’un des moments marquants de la mobilisation contre la vie chère : sept patrons de groupements de distribution, assis côte à côte, face au préfet, face aux élus et, pour la première fois, aux membres du collectif à l’origine de l’initiative. manifestations contre le coût de la vie sur cette île des Antilles. Réunis sous l’égide de la collectivité locale de Martinique, jeudi 26 septembre, ces interlocuteurs, au nombre d’une trentaine, avaient un objectif commun : trouver un accord pour baisser les prix des produits alimentaires, 40 % plus chers dans ce département qu’en Martinique. France métropolitaine, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Une expression de malaise flottait sur les visages des chefs d’entreprise, peu habitués à un exercice de communication aussi collégial devant les caméras. D’autant que, sur une île en proie, depuis deux mois, à de fortes tensions provoquées par les conséquences de la crise inflationniste, ces grands patrons des réseaux de supermarchés apparaissent comme les accusés.
Finalement, Patrick Fabre a franchi le pas, reconnaissant le problème mais refusant d’en assumer la responsabilité : « Oui, les prix des produits alimentaires en Martinique sont excessivement chers. La différence par rapport au continent est énormea déploré le PDG du groupe CréO. Ce n’est pas acceptable. » Son entreprise de logistique et de travail temporaire, fondée en 1992, a ouvert deux ans plus tard le premier supermarché Leader Price à Fort-de-France et dispose aujourd’hui d’un réseau d’une quarantaine de magasins répartis dans sept enseignes aux Antilles. , en Guyane et à la Réunion. En Martinique, le groupe compte dix-sept magasins hard discount. « La baisse des prix est notre ADN »a soutenu M. Fabre.
Entreprises familiales
« Nos marchés sont étroits : nous avons des contraintes structurelles importantes »soulignait, quelques minutes plus tard, Stéphane Hayot, le directeur général du Groupe Bernard Hayot (GBH), leader du marché de la distribution en Martinique et dans plusieurs régions et territoires d’outre-mer, et dont le nom se prononce « Hayotte » aux Antilles. . « Notre groupe est né en Martinique. Mon père a ouvert sa première entreprise en 1960 : il avait trois salariés »a indiqué le dirigeant de 56 ans, ajoutant que l’entreprise, qui emploie aujourd’hui plus de 15 000 personnes dans dix-neuf pays et territoires sur cinq continents, n’était, à ses débuts, que« un petit élevage de poulets de chair ».
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