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En marathon de natation, les Français n’ont pas brillé sur la Seine – Libération

Alors qu’ils représentaient deux espoirs de médailles françaises, Logan Fontaine et Marc-Antoine Olivier ont terminé le 10 km de la Seine aux cinquième et septième positions. Un résultat « terrible » pour le médaillé de bronze à Rio.

Gagner « juste » une médaille olympique était trop peu. Marc-Antoine Olivier ne visait qu’une seule couleur, « le plus beau ». On est très loin du compte, c’est le moins que l’on puisse dire. Septième à l’arrivée du 10 km qui a été nagé dans la Seine ce vendredi 9 août au matin, le nageur en eau libre français a fait moins bien à Tokyo il y a trois ans (où il avait terminé 6e) et a reculé de quatre marches par rapport à Rio, où il avait décroché le bronze. Logan Fontaine, lui, termine à une décevante cinquième place pour l’équipe française qui nourrissait de grandes ambitions, après son doublé or-argent sur 5 km aux Championnats du monde en février.

Suspense de fin de course pour le bronze

Aux Jeux, ce fut un one-shot pour les Français. Un 10 km sur un parcours tumultueux, dans une Seine dont ils avaient étudié la sophistication. En face, la concurrence avait aussi travaillé le sujet. Médaillé d’argent à Tokyo, le Hongrois Kristóf Rasovszky a pris sa revanche, distançant tout le monde dès la première des six boucles dans la rivière et s’emparant de l’or en 1h50. Champion olympique en titre, l’Allemand Florian Wellbrock a longtemps nagé dans les jambes du leader mais c’est son compatriote Oliver Klemet qui a pris la deuxième place. Le suspense en fin de course était surtout du côté du bronze, disputé jusqu’au bout entre le Hongrois Dávid Bethlehem et l’Italien Domenico Acerenza. Sur la ligne de touche, c’est le premier qui est finalement passé devant, pour six dixièmes. Sur les trois places du podium, deux sont occupées par des Hongrois.

Comme chez les femmes la veille, la Seine a usé le corps et le moral des nageuses même si les conditions étaient meilleures, avec notamment un débit légèrement réduit, 296 m³ par seconde contre 350 hier. Les ronces qui dépassaient des berges, écorchant les bras des nageuses, ont également été coupées. Ce qui n’a pas empêché quatre concurrentes, vite distancées, de jeter l’éponge après trois ou quatre longueurs, épuisées.

Côté français, Marc-Antoine Olivier, bien placé tout au long de la première moitié de course, a fini par s’effacer petit à petit. Signe qu’il perdait pied, il a été le seul à être sanctionné d’un carton jaune, pour un accrochage avec un concurrent. A l’inverse, Logan Fontaine, qui n’était pas parvenu à conserver la tête de la course, a refait surface dans la dernière ligne droite.

« Je n’étais plus lucide »

Déçu d’avoir raté son rêve olympique, Olivier a quitté le bassin d’arrivée avec une serviette sur la tête, au lieu de sa casquette qui s’était détachée en cours de route, pour arriver devant la presse les yeux encore humides : « Quand je vois la saison que je fais, avec six ou sept podiums internationaux, c’est terrible de finir à la septième place. » La course ultra-technique lui a coûté cher : « Quand tu finis le deuxième tour, qu’il t’en reste quatre, et que tu es dans la condition physique que tu as normalement dans les 500 ou 600 derniers mètres, c’est compliqué. Je me faisais repousser, il fallait que je rattrape les bouées, que je colle au groupe de tête. Quand je suis parti pour le dernier tour, j’étais tout seul dans un trou complet, et j’ai réussi à revenir. Je ne sais même pas comment, je n’étais plus lucide. »

Même impuissance du côté de Fontaine : « Le plus dur, c’était les zigzags. Il fallait constamment s’écarter pour éviter les barges, puis se coller de nouveau au bord. » Lui, qui est dans une position plus qu’honorable pour une première participation aux Jeux olympiques, regrette de s’être noyé dans un rythme trop irrégulier. « J’ai eu un accroc dans la première ligne droite, ce qui m’a obligé à m’allonger sur le dos pour remettre mes lunettes. (…) J’ai trop fait le yoyo, perdant du temps aux ravitaillements où je me faisais vraiment déraper, peinant quand le courant était derrière moi, ne rattrapant que quand il était devant moi. » Paradoxe de l’eau libre, c’est à ce moment-là qu’il le prenait « plein visage » que le Français était celui qui avait le plus de succès.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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