En Libye, l’ONU dénonce des « crimes contre l’humanité » dans les centres de détention pour migrants

Des migrants détenus en Libye survivent en enfer… une mission d’enquête des Nations unies révèle le sort abominable qui leur est infligé.
Le groupe d’experts, auteurs d’un rapport, présenté le 3 avril au Conseil des droits de l’homme à Genève, qui recense des actes qualifiés de « crimes contre l’humanité » perpétré, évoque l’esclavage sexuel, notamment dans les centres de Bani Walid et de Sabratah. Les témoignages rapportés sont glaçants.
« Pendant la nuit, les gardes viennent avec une torche, s’approchent des femmes, en choisissent une et la violent »
« Pendant la nuit, les gardes viennent avec une torche, s’approchent des femmes, en choisissent une et la violent. Pendant ce temps, on ordonne aux hommes de dormir ». La scène ainsi décrite se déroule dans le premier centre, Bani Walid, situé à 170 km de la capitale, Tripoli.
« Chaque jour, les gardes ramassent les femmes dans les cellules et les emmènent dehors. Ils nous violent devant d’autres hommes. On les entend rire et se moquer en arabe, parce qu’ils savent qu’après ce sera à eux de nous écraser »déjà raconté en 2021 une femme ivoirienne signale pour sa part le site InfoMigrants.
Outre les femmes, les victimes de ces actes sont aussi des filles, des garçons et des hommes. Des ONG, dont Human Rights Watch, mettent régulièrement en lumière de tels actes. La mission de l’ONU a observé l’utilisation de la violence pour imposer des actes de cette nature dans une relation d’esclavage.
Soutien continu de l’UE aux groupes armés pour empêcher les migrants d’atteindre les frontières
Les experts affirment que l’Union européenne » aidé et encouragé dans la commission de ces crimes Ils estiment que ces abominations sont rendues possibles par l’aide permanente que l’Union européenne apporte aux groupes armés, au profil de milices, chargés d’empêcher les migrants et les demandeurs d’asile d’atteindre les frontières de l’Europe forteresse.
Ces derniers se heurtent à des barrages soigneusement entretenus par Frontex (agence européenne des frontières) grâce à un appui aérien dans la localisation des bateaux en détresse et la transmission d’informations aux garde-côtes libyens.
La mission de l’ONU est chargée de fournir une liste« auteurs possibles »de ces crimes au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et à la Cour pénale internationale (CPI).
Les enquêteurs des Nations unies sont sur le terrain en Libye depuis 2020. Ils ont recueilli des centaines de témoignages. Selon eux, les violations des droits humains se sont multipliées à travers le pays.
« La mission a documenté de nombreux cas de détention arbitraire, de meurtre, de torture, de viol, d’esclavage sexuel et de disparition forcée, confirmant leurs pratiques généralisées dans le pays », explique le chef de mission Mohamed Auajjar. Libye terre de crimes dans le chaos.
Grb2