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En Libye, le maréchal Khalifa Haftar reprend les mouvements de troupes et suscite l’inquiétude

Le maréchal Khalifa Haftar à Benghazi en décembre 2022.

Photographié en uniforme militaire, lunettes de soleil et moustache impeccablement taillée, le portrait du maréchal Khalifa Haftar affiché sur un panneau d’affichage à l’aéroport de Benina à Benghazi, capitale de l’est de la Libye, est surmonté de quelques mots : « Les forces armées libyennes, protectrices de la patrie ».

Jeudi 8 août, ces forces armées libyennes, par la voix de leur commandant général, ont annoncé le lancement d’une vaste opération dans le sud-ouest du pays, dont l’objectif officiel est de « Sécuriser les frontières », « renforcer la sécurité nationale du territoire et la stabilité dans ces zones vitales » et lutter contre « trafic de drogue, trafic d’êtres humains » Et « l’activité croissante des groupes terroristes »Ils ont également appelé les citoyens à « Ne faites pas attention aux rumeurs » qui circulent sur cette opération.

Depuis 2014, la Libye est divisée entre deux pouvoirs exécutifs : à l’ouest, le « gouvernement d’union nationale » (GUN), reconnu par la communauté internationale et par les Nations unies, qui est basé à Tripoli et tire son ancrage territorial d’une galaxie de groupes armés qui lui sont affiliés ; et du côté est, son rival, le « gouvernement de stabilité nationale » (GSN), qui est basé à Benghazi, sous le contrôle de l’ANL et de ses alliés.

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L’apparition d’informations selon lesquelles les troupes de Haftar se dirigeaient vers Ghadamès et Ash Shwayrif, villes liées à Tripoli, et la publication de vidéos montrant une longue colonne de véhicules militaires (dont des pick-up équipés de fusils et des véhicules blindés légers) s’étendant à perte de vue le long d’une route au milieu du désert, ont ravivé les craintes que les troubles politiques en Libye puissent à nouveau dégénérer en guerre civile.

Les paramilitaires russes

Ghadamès et Ash Shwayrif intéressent au plus haut point Khalifa Haftar. La première, située à l’extrême ouest du pays, est frontalière de la Tunisie et de l’Algérie et dispose d’un aéroport, élément logistique essentiel. La seconde, située à 400 km au sud de Tripoli, permettrait à l’ANL de boucler un long corridor depuis le golfe de Syrte jusqu’à la frontière occidentale et, du même coup, de couper tout accès de la Tripolitaine au Fezzan (sud), réduisant la puissance du GNA à l’heure où son premier ministre, Abdel Hamid Dbeibah, est de plus en plus contesté. Surtout, elle permettrait à l’ANL de se rapprocher de Tripoli ainsi que de certains de ses alliés, comme les forces de Zinten.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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