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En l’absence de gouvernement, le budget 2025 peut-il être reporté ?

Bruno Le Maire et Thomas Cazenave travaillent sur un budget qui sera défendu par un autre gouvernement.
BERTRAND GUAY / AFP Bruno Le Maire et Thomas Cazenave travaillent sur un budget qui sera défendu par un autre gouvernement.

BERTRAND GUAY / AFP

Bruno Le Maire et Thomas Cazenave travaillent sur un budget qui sera défendu par un autre gouvernement.

POLITIQUE – L’échéance approche. Au plus tard le 1er octobre, le projet de loi de finances pour 2025 doit être déposé à l’Assemblée nationale. Avant cela, le texte doit passer par le Conseil d’Etat, le Haut Conseil des finances publiques puis être validé par le Conseil des ministres. C’est la théorie. Car dans la pratique, la France n’a ni Premier ministre, ni gouvernement de plein exercice.

Toujours pas de fumée blanche à l’Élysée, où Emmanuel Macron poursuit ses consultations. En attendant une équipe ministérielle capable de prendre des décisions politiques, les administrations actuellement en place privilégient les choix techniques. Avec toutes les limites que comporte un tel exercice d’équilibriste, tant les frontières sont floues.

La question se pose désormais : Emmanuel Macron peut-il, au vu de cette instabilité, décider de reporter la date de la révision du budget ? Légalement, il en a le droit. Selon Le mondeL’exécutif étudie sérieusement cette possibilité. Ce qui, souligne le quotidien, serait une première dans l’histoire récente. En fait, personne ne sait si le prochain gouvernement sera nommé d’ici le 1er octobre. Et même si c’est le cas, aura-t-il eu le temps de se mettre au travail ?

La date pourrait donc être sujette à changement. L’essentiel est de respecter le délai de 70 jours accordé au Parlement pour examiner le budget, et de laisser cinq jours au Conseil constitutionnel pour étudier d’éventuels recours (nombreux ces dernières années). Deux sources rapportent que Monde qu’un budget peut ainsi être reporté« une semaine, voire quinze jours après le 1er octobre »C’est ce que confirme le Secrétariat général du gouvernement (SGG). Mais pas plus, au risque que l’année 2026 débute sans cadre financier.

« C’est inacceptable »

Matignon a néanmoins rejeté l’hypothèse le 2 septembre, assurant à l’AFP que l’échéance du 1er octobre serait respectée. « Ce n’est pas une décision du gouvernement actuel »chuchote l’entourage de Gabriel Attal, tout en précisant que le futur gouvernement pourra présenter un budget jusqu’à la mi-octobre, « s’il le souhaite » : « Au contraire, nous avons tout préparé techniquement pour que le gouvernement puisse arbitrer rapidement et présenter son budget dans les délais prévus par la loi organique ».

Seul problème : les tensions probables parmi les parlementaires. « À force de tergiverser, le président de la République fait ce qu’il veut, Le président PS de la commission des finances du Sénat, Claude Raynal, est furieux contre Public Sénat. « C’est inacceptable par principe. » Le sénateur de la Haute-Garonne estime que « Les lois organiques, c’est à lui (Emmanuel Macron) de les défendre. Certainement pas de s’asseoir dessus. » En attendant, le président s’affaire à trouver un Premier ministre qui puisse, dès sa prise de fonctions, s’attaquer au budget et sortir le pays de la période de cacophonie et d’incertitude dans laquelle il est plongé depuis plusieurs semaines. Entre le dérapage et la procédure européenne pour déficit excessif, le temps presse.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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