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En l’absence de gouvernement, la réforme est toujours reportée

L’extension des règles d’assurance chômage : une nécessité imposée

Alors que la France est difficile à gouverner après les résultats des élections législatives anticipées, le gouvernement actuel a choisi de prolonger les règles actuelles de l’assurance chômage jusqu’au 30 septembre 2024. Cette décision, formalisée par un projet de décret transmis aux partenaires sociaux, vise à éviter un vide juridique qui aurait pu nuire aux chômeurs. En effet, sans cette prolongation, les règles en vigueur auraient cessé d’être applicables à compter du 31 juillet 2024, menaçant le versement des allocations chômage. Le projet de décret, dévoilé par l’agence de presse AEF et consulté par l’AFP le 11 juillet 2024, indique clairement que la prolongation permettra de maintenir les droits des chômeurs. Le document précise également que les règles actuelles de modulation des cotisations patronales, le « bonus-malus », resteront en vigueur jusqu’au 31 août 2025.

La suspension de la controversée réforme de l’assurance chômage, initialement prévue pour durcir les règles d’accès aux allocations, a été une décision notable du gouvernement. Cette réforme, qui devait entrer en vigueur le 1er décembre 2024, prévoyait de réduire la durée maximale d’indemnisation de 18 à 15 mois pour les moins de 57 ans et augmenter les critères d’éligibilité. Mais les résultats des législatives anticipées ont tout changé. Le Nouveau Front populaire, opposé à cette réforme, est désormais la force dominante à l’hémicycle malgré sa faible majorité relative, obligeant le gouvernement à revoir sa position.Emmanuel Macron avait défendu cette réforme en juin, la qualifiant d' »indispensable » pour atteindre le plein emploi. Les syndicats, unanimes dans leur opposition, ont salué la suspension de cette réforme qu’ils jugeaient « injuste et inutile ».

Il faudra trouver 5 milliards d’euros ailleurs pour le budget 2025

Selon l’Unédic, La réforme proposée aurait permis d’économiser entre 4 et 5,4 milliards d’euros par anUne somme conséquente pour le budget 2025. Les syndicats et de nombreux experts critiquent toutefois cette approche, estimant qu’elle aggrave la précarité des chômeurs sans apporter de solutions pérennes. Denis Gravouil, négociateur CGT sur l’assurance chômage, s’est dit satisfait de la suspension de la réforme, tout en appelant à une renégociation sur de nouvelles bases. Il a souligné que le gouvernement doit cesser de « sacrifier les droits des chômeurs » pour des considérations budgétaires.

Le prochain gouvernement aura la difficile tâche de décider de la direction à prendre. Il devra soit prolonger davantage les règles actuelles, soit ouvrir de nouvelles négociations avec les partenaires sociaux pour établir des règles plus justes et plus durables. La situation politique, complètement bouleversée et illisible, complique la situation. Une chose est sûre : le débat sur l’assurance chômage est loin d’être clos et continuera d’alimenter les discussions politiques et sociales dans les mois à venir.


Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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