En l’absence de croissance, Apple promet 110 milliards de dollars à ses actionnaires, du jamais vu !
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En l’absence de croissance, Apple promet 110 milliards de dollars à ses actionnaires, du jamais vu !

En l’absence de croissance, Apple promet 110 milliards de dollars à ses actionnaires, du jamais vu !

En décidant d’augmenter le dividende de 24 cents à 25 cents et, surtout, de lancer un nouveau programme de rachat d’actions record de 110 milliards de dollars, le plus important de l’histoire des Etats-Unis, Apple a réussi sa communication financière. Dans les premières cotations, ce vendredi, l’action de la marque à la pomme, jusqu’ici en baisse de 13% par rapport à son point haut de décembre dernier, est en hausse de plus de 6%. Il est révolu le temps où Steve Jobs, le fondateur emblématique d’Apple, proclamait, en 2008, que « ce n’est pas notre travail de gérer nos actionnaires », alors que les énormes profits liés à l’iPhone suscitaient le désir des investisseurs. Selon lui, la meilleure utilisation possible des bénéfices était leur réinvestissement, notamment dans l’innovation. Une page s’est visiblement tournée avec l’arrivée de Tim Cook. Au printemps 2022, la firme californienne a lancé un programme de rachat d’actions de 90 milliards de dollars. Un an plus tard, elle s’apprête à dépenser 110 milliards de dollars pour acquérir ses propres titres.

Ventes d’iPhone décevantes

Apple l’a bien compris : ces opérations lui permettent de faire croître son bénéfice par action plus vite que ses revenus, facteur d’attraction pour les investisseurs affamés face à une activité qui ralentit et au retard de l’IA.

Au cours du deuxième trimestre de son exercice fiscal échelonné, de janvier à mars, Apple a engrangé 90,75 milliards de dollars de revenus, soit 4 % de moins qu’un an plus tôt. Si la performance est légèrement meilleure qu’attendu par Wall Street (90,5 milliards de dollars), elle représente néanmoins un cinquième trimestre de baisse des ventes sur les six dernières séquences. Confiant malgré tout, Apple a dit s’attendre à un retour à un « croissance modeste » de son chiffre d’affaires pour le trimestre en cours.

Dans le détail, ce sont, sans surprise, les ventes d’iPhone qui ont déçu : elles ont chuté de 10,5%, à 46 milliards de dollars, contre 46,3 milliards de dollars prévus, en grande partie à cause de la faible demande en Chine, où les ventes ont chuté de 8%. Apple perd du terrain face au géant Huawei et à d’autres concurrents locaux, comme Honor ou Vivo. Mais, encore une fois, Tim Cook veut y croire. Et remet en question les derniers rapports d’IDC ou de Counterpoint Research, qui font référence en matière de veille des tendances de l’industrie mobile. Le premier fait état d’une baisse de 19 % des ventes d’Apple en Chine au premier trimestre de cette année, le second d’une contraction de 10 % des livraisons mondiales d’iPhone sur la même période.

Pour le PDG d’Apple, c’est un pur fantasme : les ventes d’iPhone en Chine continentale ont augmenté  » en données brutes « , en prévision des ajustements liés aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement Covid en 2022.  » Nous avons constaté une baisse de la valeur totale générée par les iPhones en Chine d’une année sur l’autre au premier trimestre.a expliqué Will Wong, analyste chez IDC en marge de la publication d’Apple. Le prix de vente moyen a joué un rôle clé dans l’explication de cette différence. » IDC a pris en compte le prix payé par le consommateur final, tandis qu’à Cupertino, « ils utilisent probablement un autre niveau de prix, comme le prix d’usine, dans leur rapport financier », souligne l’expert.

Plus de services

Les ventes d’iPad ont également été décevantes, en baisse de 16,7% à 5,6 milliards de dollars, en dessous des attentes de Wall Street (6,9 milliards), tout comme les ventes d’accessoires, en baisse de 9,6% à 7,9 milliards. Apple a prévu un « événement spécial » le 7 mai, qui devrait inclure les premières évolutions de la gamme iPad depuis 2022. A l’inverse, les ventes de Mac ont agréablement surpris, en hausse de 3,9%, à 7,5 milliards de dollars, au-dessus du consensus de 6,8 milliards. Enfin, le cabinet a tenu à souligner l’excellente performance de la branche services, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 14,2%, à 23,9 milliards de dollars, tiré notamment par l’AppStore.  » Le public se connecte sur des écrans grands, petits et spatiaux et profite des programmes originaux Apple TV+, comme Palm Royale et Sugar. Et nous avons eu des sorties en salles incroyables cette année, notamment Wolfs qui met en vedette George Clooney et Brad Pitt. Les productions Apple TV+ continuent d’être célébrées comme des prétendants majeurs aux récompenses », a salué la direction. Les services représentent désormais 26,3 % du chiffre d’affaires total d’Apple, contre 22 % un an plus tôt.

Et l’IA ?

Lors de la conférence téléphonique, la plupart des questions des analystes tournaient autour de l’IA.  » Nous restons très optimistes quant à notre opportunité dans l’IA générative» répondit Tim Cook. Nous réalisons des investissements importants et nous sommes impatients de partager bientôt des choses très intéressantes avec nos clients. Nous croyons au pouvoir transformateur et aux promesses de l’IA. Et nous pensons que nous disposons d’avantages qui nous différencieront dans cette nouvelle ère, notamment la combinaison unique d’Apple d’intégration transparente du matériel, des logiciels et des services, sans oublier la puce révolutionnaire d’Apple avec ses moteurs neuronaux de pointe.. » Beaucoup de mots mais aucune indication précise majeure, et encore moins de données financières.

Pour le troisième trimestre de son exercice financier, Apple s’attend à ce que son chiffre d’affaires enregistre une augmentation à un chiffre, ce qui est conforme aux attentes des analystes qui étaient de 83,3 milliards de dollars. La marge brute devrait se situer entre 45,5 et 46,5%, en baisse par rapport aux 46,6% du trimestre écoulé. Le directeur financier Luca Maestri a déclaré qu’il s’attendait à de légers vents contraires dus à la fois à la hausse des prix des puces mémoire et aux taux de change défavorables.

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