En Jordanie, les arrestations dans les milieux islamistes témoignent de la nervosité des autorités
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En Jordanie, les arrestations dans les milieux islamistes témoignent de la nervosité des autorités

En Jordanie, les arrestations dans les milieux islamistes témoignent de la nervosité des autorités
Le palais de justice d'Amman en 2024.

Plusieurs centaines de Jordaniens se sont rassemblés vendredi en début de soirée dans le centre d’Amman en soutien aux Palestiniens de Gaza. Ils ont dénoncé le soutien américain à Israël dans sa guerre dans l’enclave palestinienne et l’inaction des pays arabes, critiqué l’Autorité palestinienne et scandé leur soutien au Hamas.

La gauche est présente dans ces manifestations hebdomadaires en Jordanie. Mais les islamistes sont la principale force de mobilisation. Ils espèrent capitaliser sur l’émotion suscitée par les brutales représailles israéliennes sur la bande de Gaza depuis l’attaque meurtrière du Hamas en octobre 2023. Leur popularité est surveillée de près par les autorités jordaniennes, à l’approche des élections législatives, prévues le 10 septembre.

Dans un communiqué publié le 23 juillet, le Front d’action islamique, l’aile politique des Frères musulmans en Jordanie, a dénoncé les arrestations continues de « activistes » et la détention de membres après avoir annoncé leur candidature aux prochaines élections.

« Fort sentiment pro-Hamas »

Une première vague d’arrestations a eu lieu à l’automne 2023, suite à la mobilisation de rue pro-palestinienne, qui réclamait la révocation des accords de paix entre la Jordanie et Israël signés en 1994. Les islamistes font depuis partie des cibles des services de sécurité. Secrétaire d’un autre parti islamiste, le Parti du partenariat et du salut, Ayman Sandouka a été arrêté en décembre 2023. « diffamation contre un organisme officiel » Après avoir critiqué le maintien des relations entre la Jordanie et Israël, il a ensuite été inculpé par le procureur de la Cour de sûreté de l’État, un organe militaire, de « incitation à s’opposer au régime politique ». Dans une autre répression, les bureaux de la télévision Al-Yarmouk, liée aux Frères musulmans, ont été fermés en mai ; elle collaborait avec la chaîne Al-Aqsa du Hamas, dont elle recevait des images.

« La pression exercée sur les cercles de l’islam politique est en partie dictée par la peur des troubles.dit un bon expert de la politique jordanienne. Mais en renforçant le contrôle de l’espace public, les autorités courent le risque d’attiser davantage l’animosité. »

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« Les islamistes sont en première ligne depuis les manifestations d’octobre. (2023). L’État ne veut pas que Gaza serve de bannière aux élections : d’où les arrestations, même de courte durée., analyse un journaliste proche des milieux islamistes. Les autorités mesurent le fort sentiment pro-Hamas parmi les Jordaniens, perçus comme une force de résistance à Israël. Un soulèvement dans le royaume constituerait un danger pour le régime, et pour Israël. En juin, les forces de sécurité ont annoncé avoir découvert deux caches d’explosifs dans la région d’Amman et procédé à des arrestations.

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