L’impôt forfaitaire a été introduit en 2017 pour attirer les super-riches vivant à l’étranger et ainsi encourager les flux de capitaux vers l’Italie.
Les super-riches qui transfèrent leur résidence fiscale en Italie verront leur impôt forfaitaire sur les revenus gagnés à l’étranger doubler, passant de 100 000 euros à 200 000 euros par an, selon un décret adopté mercredi par le gouvernement de Giorgia Meloni. Le gouvernement a approuvé « une réglementation qui a fait beaucoup de bruit : le doublement de la soi-disant flat tax pour les milliardaires« , a annoncé mercredi le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti à l’issue d’un conseil des ministres.
La flat tax a été instaurée en 2017 pour attirer les super-riches vivant à l’étranger et ainsi encourager les mouvements de capitaux vers l’Italie. Ce régime fiscal très généreux, valable quinze ans, peut également être étendu aux membres de la famille, avec un impôt annuel de 25.000 euros. L’augmentation de la flat tax ne concerne que les nouveaux arrivants qui s’installent en Italie et non ceux qui y résident déjà, a indiqué à l’AFP le ministère de l’Economie. A ce jour, un total de 1.186 super-riches ont transféré leur résidence fiscale en Italie depuis 2017 pour bénéficier de ce régime, mais il est « très important » de ne pas imposer de taxe sur les revenus des particuliers.très difficile à évaluer« combien ils ont investi dans la péninsule », a expliqué M. Giorgetti à la presse.
Cet ajustement d’un régime qui «reste intéressant » est lié au fait que « nous sommes opposés à lancer une course » entre les pays « visant à créer des situations fiscales favorables pour les particuliers et les entreprises« , a soutenu le ministre.
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La fiscalité des milliardaires fait débat
« Si une telle compétition s’engage, des pays comme l’Italie, qui disposent d’une marge de manœuvre budgétaire très limitée, sont voués à perdre.« , a-t-il ajouté, rappelant les débats sur la taxation des milliardaires lors des réunions des dirigeants des pays du G20 et du G7. Cette augmentation de la taxation des revenus des super-riches arrive à point nommé pour la préparation du budget 2025 de l’Italie, lourdement endettée et en proie à des déficits vertigineux causés par les bonus verts pour le secteur de la construction.
Les pays du G20 se sont engagés fin juillet à Rio de Janeiro à «coopérer« pour que les super-riches soient davantage taxés, au nom de la lutte contre les inégalités, mais sans aller jusqu’à s’accorder sur un impôt mondial.
Poussée par le président de gauche brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui dirige cette année le G20, l’idée de créer un impôt minimum sur les riches n’a pas fait consensus, mais un compromis a émergé pour inciter tout le monde à les taxer davantage. Outre le Brésil, la France, l’Afrique du Sud, l’Espagne et l’Union africaine ont soutenu une taxe internationale sur les super-riches, mais les États-Unis ont rejeté toute négociation sur le sujet.