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en Italie, les dirigeants de la télévision publique soupçonnés d’orienter le contenu de la chaîne

La Rai est dans la tourmente en Italie après une énième polémique le week-end dernier, suite à l’annulation de la visite d’un auteur critique envers Georgia Meloni.

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Le logo de la Rai, la télévision publique italienne.  (SÉBASTIEN NOGIER/EPA/MAXPPP)

En Italie, la Rai traverse une période de grandes turbulences. Samedi 20 avril au soir, l’écrivain Antonio Scurati, auteur d’une série d’ouvrages de référence sur Mussolini, a été censuré sur Canal 3. Sa participation à une émission, quelques jours avant l’anniversaire de la Libération de l’Italie, a été annulée.

L’affaire devient si grave que dimanche, au journal télévisé, un communiqué syndical a été lu par le présentateur : « Le contrôle des dirigeants de la Rai sur l’information du service public devient chaque jour plus étouffant. » Samedi soir, à l’émission Le Che sera sur la troisième chaîne, Antonio Scurati devait dénoncer le refus de Giorgia Meloni de prendre clairement ses distances avec le fascisme.

Une enquête interne est en cours

La Rai avance une explication économique à l’annulation : Scurati aurait demandé 1.800 euros pour participer au spectacle, ce qu’il n’a pas démenti. En revanche, la presse italienne a publié un courrier électronique interne à l’entreprise qui donne les raisons éditoriales de l’annulation. L’éventuel gros chèque ne serait donc qu’un prétexte. Y a-t-il eu un sursaut de zèle de la part d’un cadre intermédiaire ? La direction de la Rai affirme que la participation de l’écrivain a été annoncée dans un communiqué de presse officiel et qu’une enquête interne est en cours. « pour voir si des erreurs ont été commises. »

Pour compléter le tableau, sur cette même émission, le directeur adjoint des journaux télévisés du 1e La chaîne d’information Rai participait à un débat sur l’avortement et a déclaré : « Nous confondons un droit et un crime. L’avortement est un homicide.

Ce n’est pas la première polémique

« C’est le Rai de Meloni », commente le Parti démocrate de gauche. Pour tenter d’éteindre l’incendie de l’affaire Scurati, Giorgia Meloni a reproduit sur sa page Facebook le texte de l’intervention prévue de l’écrivain. Une manière de dire qu’il n’y a pas de censure. Mais cela ne suffit pas car cette polémique est loin d’être la première à la Rai.

Georgia Meloni, après son élection, a commencé par nommer des amis proches à la tête de l’entreprise. C’est un classique en Italie mais elle y combine une volonté de mettre en place un nouveau récit, estimant que la gauche bénéficie de l’hégémonie dans le monde culturel. Il y a des reportages réguliers, une hiérarchie, des invitations jugées très biaisées et ces derniers mois, plusieurs stars ont quitté le navire pour rejoindre le privé.

Eleon Lass

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