Nouvelles locales

En Italie, les associations anti-IVG auront bientôt le droit d’entrer directement dans les cliniques italiennes

Petit à petit, l'Italie de Giorgia Meloni restreint l'accès à l'avortement.  Et cela passe aussi par cette décision qui devrait permettre de dissuader de nombreuses femmes d'avorter.
ALBERTO PIZZOLI / AFP Petit à petit, l’Italie de Giorgia Meloni restreint l’accès à l’avortement. Et cela passe aussi par cette décision qui devrait permettre de dissuader de nombreuses femmes d’avorter.

ALBERTO PIZZOLI / AFP

Petit à petit, l’Italie de Giorgia Meloni restreint l’accès à l’avortement. Et cela passe aussi par cette décision qui devrait permettre de dissuader de nombreuses femmes d’avorter.

ITALIE – Une nouvelle plus qu’inquiétante pour les droits des femmes. La décision des députés italiens d’autoriser la présence de militants ou d’organisations anti-avortement dans les cliniques et centres médicaux qui délivrent des certificats médicaux d’avortement a provoqué l’indignation de l’opposition de gauche ce mercredi 17 avril.

Cette décision, adoptée par amendement dans un paquet de lois voulu par le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni, donne un nouvel élan sérieux à la volonté du Premier ministre de réduire l’accès à l’avortement dans le pays. en dissuadant les Italiens par tous les moyens. Quitte à ce que les associations anti-avortement occupent une place prépondérante dans les cliniques italiennes.

Toutefois, le vice-Premier ministre Antonio Tajani assure que la nouvelle mesure, qui doit encore être adoptée par le Sénat – ce qui sera évidemment le cas -, ne vise pas à modifier la loi sur l’avortement en Italie (  » loi 194 « ), adoptée en 1978. Elle prône néanmoins l’absence de criminalisation des  » ceux qui sont contre l’avortement « . Et ajoute que le « la liberté de conscience  » sera  » toujours autorisé sur des questions de ce type « .

Vive émotion dans l’opposition

Sans surprise, cette mesure – qui sera également financée par le fonds de relance post-Covid de l’UE, dont l’Italie est le premier bénéficiaire – a été dénoncée sous toutes les coutures par l’opposition. Et plusieurs élus du Parti démocrate (centre gauche) ont eu des propos forts concernant cette décision votée mardi au Parlement.

 » La droite continue d’afficher son caractère nostalgique et sa vision obscurantiste et patriarcale en tentant, par tous les moyens, d’éroder les droits des femmes. C’est honteux », a notamment réagi Silvia Roggiani, députée du Parti démocrate. Même son de cloche pour son collègue Marco Furfaro, chargé des questions sociales, qui évoque La République  » une gifle pour les femmes, leurs droits et leur autodétermination ». La chef du parti, Elly Schlein, parle d’un « grave atteinte à la liberté des femmes « .

Le constat est également le même (ou presque) pour les députés du Mouvement Cinq Etoiles, qui dénoncent d’une seule voix un nouveau retour en arrière de l’Italie gouvernée par Giorgia Meloni.

Stratégie discrète

Mais derrière cette mesure controversée, Le gardien rappelle qu’en Italie, plusieurs régions dirigées par la droite ont déjà voté en faveur du financement de groupes de pression visant à infiltrer les cliniques de consultation délivrant le certificat médical autorisant l’avortement sécurisé.

Cependant, Jacopo Coghe, porte-parole de l’organisation anti-avortement Pro Vita, a assuré avant le vote au Parlement que l’objectif ne serait pas d’entrer réellement dans les cliniques de consultation, mais plutôt de « retour à la fonction initiale » de ces centres médicaux. Ce qui est, selon ce membre de la plus grande organisation italienne anti-avortement, « pour aider les femmes à trouver des alternatives concrètes à l’avortement « .

Pour ce faire, Jacopo Coghe compte notamment sur le « sensibilisation du public et influence politique à travers des campagnes nationales « .

Il faut dire qu’en Italie, les propositions d’alternatives à l’avortement sont de plus en plus utilisées par les professionnels de santé pour refuser d’interrompre une grossesse. Ils avancent pour cela des arguments moraux ou religieux. Par ailleurs, selon les chiffres relayés par Rai News 24, 63 % des gynécologues italiens refusent de pratiquer des avortements. Un chiffre en constante augmentation en raison de la politique discrète menée par Giorgia Meloni pour réduire l’accès à l’avortement dans le pays.

La région des Marches en est la preuve. Située au bord de l’Adriatique, cette région dirigée par les Frères d’Italie, le parti du Premier ministre italien, a sévèrement restreint l’accès à la pilule abortive. Et ce, avant même l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni en septembre 2022.

Voir aussi sur Le HuffPost :

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page