En Italie, la citoyenneté vaut de l’or

Publié le 22 août 2024 à 21h16 / Modifié le 23 août 2024 à 17h54

Il n’est pas question d’accorder la nationalité italienne aux enfants étrangers qui ont terminé la scolarité obligatoire. Et encore moins à ceux qui sont nés sur le sol italien. Le vice-Premier ministre Matteo Salvini coupe court. La « question n’est pas à l’ordre du jour du gouvernement, elle n’est pas dans le programme, elle n’est sur aucune table », affirme-t-il dans le communiqué. Courrier de la Sera 22 août. Le leader du parti d’extrême droite Lega participe au débat d’été sur la naturalisation. Les polémiques ont éclaté en plein mois d’août, sacré en Italie. La proposition de réforme du système d’acquisition du passeport italien n’est cependant pas lancée par l’opposition mais par les héritiers de Silvio Berlusconi.

Le débat s’ouvre plus d’une semaine après la fin des Jeux olympiques. À Paris, l’équipe féminine de volley-ball, emmenée par Paola Egonu, remporte la médaille d’or. La joueuse est née en Italie de parents nigérians. Ainsi, pour les militants et certains élus de droite, sa couleur de peau remet en cause sa nationalité. Pourtant, elle est italienne. La jeune athlète est dessinée sur une façade proche du siège du Comité olympique italien mais l’œuvre a été altérée : la peau de l’athlète, peinte en noir, a été blanchie. L’histoire s’éteint avant que, quelques jours plus tard, Forza Italia, le parti fondé par le magnat des médias, évoque une réforme de l’accès à la citoyenneté italienne. « C’est un refrain qui revient toujours, assure la sénatrice démocrate Simona Malpezzi. Quand on voit de jeunes athlètes, qui ont probablement eu du mal à obtenir la nationalité italienne, remporter des médailles, certains commencent à comprendre que le monde est probablement plus grand qu’ils ne l’imaginaient. »