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En Israël, plusieurs lignes s’affrontent sur la poursuite de la guerre à Gaza et ses implications régionales

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au cimetière militaire du mont Herzl à Jérusalem le 4 août 2024.

Alors qu’une guerre régionale menace, il a fallu repousser au second plan, au moins pour un temps, les dissensions au plus haut niveau de l’État hébreu. Depuis la double frappe sur Beyrouth et Téhéran dans la nuit du 30 juillet, Israël attend une réponse de l’Iran et du Hezbollah libanais, avec le soutien potentiel de leurs alliés de « l’axe de résistance » (Yémen, Syrie, Irak). Il est prévisible que l’Iran va tenter de mettre un terme à cette guerre. « toucher au but » sur une cible israélienne importante, de préférence militaire, comme le résume un observateur très au fait du dossier, et que le Hezbollah, de son côté, frappe le territoire de son voisin avec des missiles, des roquettes et des drones depuis plusieurs jours, au-delà de la zone frontalière, en tentant de saturer les défenses anti-aériennes. Cela aurait pour effet de déclencher une autre riposte, israélienne cette fois, dont l’ampleur pourrait être d’une gravité inédite.

Dans ce contexte, comme le Premier ministre Benjamin Netanyahu le répète presque quotidiennement, son pays se prépare « à la fois défensivement et offensivement »Son ministre de la Défense, Yoav Gallant, est en première ligne des préparatifs. Il procède à des inspections de l’appareil militaire, affirmant que tout est prêt pour cette guerre, sans parler de deux autres conflits entremêlés : d’abord celui qui continue de se dérouler à Gaza, puis celui – dans lequel Yoav Gallant occupe une place centrale – qui fait rage entre le Premier ministre et les hommes en charge de la sécurité d’Israël.

Depuis des mois, les divisions se creusent entre Benjamin Netanyahu et les chefs de l’armée, de Yoav Gallant aux généraux de haut rang, dont le chef d’état-major, Herzi Halevi, rejoints par les chefs des agences de renseignement, Mossad (externe) et Shin Beth (interne). Ces profondes divergences sont alimentées par deux facteurs. D’abord, une opposition, désormais ouverte, sur l’acceptation ou non d’un accord avec le Hamas à Gaza, obtenu grâce à une médiation américaine, égyptienne et qatarie, qui encadrerait un processus de cessation des hostilités par phases et un échange entre les cent quinze otages israéliens restés à Gaza (dont un nombre important, peut-être la moitié, sont morts) et les prisonniers palestiniens.

Saboter le processus de négociation

D’autre part, une lutte plus feutrée sur la responsabilité de l’échec qui a conduit à l’attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Les deux sont liés, mais dans un sens pervers, estiment les responsables israéliens, qui se sentent manipulés par un Premier ministre capable de feindre une volonté de négocier, tout en sabotant le processus, calculant que ce double jeu l’exonérera de sa part de responsabilité du 7 octobre.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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