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en Israël, des réservistes annoncent leur refus de continuer à servir dans l’armée

Le 8 octobre 2023, vingt-quatre heures après l’attaque sanglante perpétrée par le Hamas dans le sud de l’État hébreu, Max Kresch arrive à la frontière libanaise, en première ligne face au Hezbollah. Cinq jours plus tard, le 13 octobre, Michael Ofer-Ziv, revenu précipitamment de l’étranger, prenait place devant un écran de contrôle dans une base militaire. Le premier, juif américain au physique de marathonien, athée mais issu d’une famille religieuse, s’est installé en Israël à l’âge de 18 ans, en 2014. Le second, trapu et amateur d’escalade, est né ici, dans un famille de gauche engagée en faveur de la solution à deux États. Tous deux ont répondu avec le même enthousiasme à l’appel de l’armée israélienne, qui a mobilisé plus de 300 000 réservistes, au lendemain du massacre du 7 octobre.

Mais, peu à peu, ils se sont éloignés de cette institution, sous les ordres du gouvernement le plus extrémiste de l’histoire d’Israël. Ils font partie des 130 réservistes qui ont signé une lettre, rendue publique le 10 octobre, dans laquelle ils refusent de servir jusqu’à ce que le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu ait conclu un accord de cessez-le-feu permettant la libération des otages israéliens détenus à Gaza.

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Max Kresch, médecin de réserve dans une unité de combat, a été déployé dans la région du mont Hermon. Il s’attendait à ce que le Hezbollah lance des raids sur le territoire israélien : « Comme nous étions en première ligne, nous étions prêts à ne pas revenir vivants »» raconte cet homme de 28 ans, étudiant en biologie à l’Université hébraïque de Jérusalem, l’une des plus prestigieuses d’Israël. Mais les jours passent et il comprend que la frontière est sous contrôle. L’ambiance est tendue avec ses camarades dont il déplore » racisme « . Il essaie de les raisonner en disant qu’il ne faut pas détruire tout Gaza. En vain.

Le « contrat social est rompu »

Puis le 12 octobre, alors que les bombardements de représailles sur Gaza avaient déjà fait des centaines de morts, pour la plupart des civils, il écrivait sur sa page Facebook : « Il est maintenant temps d’embrasser nos amis arabes et palestiniens. » Le message circule immédiatement au sein de son unité. « J’ai été mis au ban. On m’a dit que tuer des enfants était un devoir religieux, car lorsqu’ils seront grands, ils deviendront des terroristes. Cet état d’esprit détermine tout ce qui se passe aujourd’hui. Ce n’est pas acceptable. »

En dix ans de vie en Israël, M. Kresch a toujours voulu servir son pays de manière exemplaire. C’est justement parce qu’il estime que son gouvernement ne remplit pas ses devoirs qu’il a décidé de ne plus répondre aux ordres de mobilisation. « J’ai compris qu’il ne s’agissait pas d’une guerre existentielle, mais d’une pure vengeance. Le déclencheur a été la mort de Hersh. » Hersh Goldberg-Polin, un Israélo-américain de 23 ans, a probablement été exécuté par le Hamas à Gaza fin août, avec cinq autres détenus.

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Eleon Lass

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