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En Israël, de plus en plus de civils choisissent de s’armer

Traumatisés par l’attaque au couteau du 7 octobre et de dimanche, les Israéliens choisissent en grand nombre d’acheter et de porter des armes. Ils sont également encouragés à s’armer par le ministre de la Sécurité nationale.

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Des habitants de Jérusalem dans une armurerie. Photo d'illustration (DEBBIE HILL / MAXPPP)

Devant l’armurerie de la zone commerciale à l’entrée de Holon, près de Tel-Aviv, des hommes se pressent, le visage fermé. Choqués par l’attaque au couteau qui a fait deux morts dimanche 4 août, survenue à un kilomètre d’ici, les Israéliens continuent de se ruer vers les armureries. Ils sont encouragés par le ministre de la Sécurité nationale, l’extrémiste Itamar Ben Gvir, qui a fait du port d’armes pour les civils une priorité.

Un homme s’approche, la casquette enfoncée sur la tête. Il porte un pistolet Glock à la ceinture, bien visible. Shahar Shaked a 49 ans et ce civil israélien porte une arme depuis cinq ans. A côté de lui, Shaked El Dod, un ancien militaire de 73 ans, avoue être armé en permanence depuis 25 ans. « Nous n’avons pas le choix. C’est notre réalité malheureusement. Vous avez vu ce qui s’est passé le 7 octobre… »Shahar demande. « Et pas seulement le 7 octobre. A Holon, deux personnes ont été tuées »Shaked ajoute. Selon Shahar, au cours des huit derniers mois, « Il y a eu plusieurs cas où des civils ont pu intervenir et empêcher des tragédies. »

Depuis son arrivée à la tête du ministère de la Sécurité nationale fin décembre 2022, Itamar Ben Gvir, chef du parti d’extrême droite Otzma Yehudit, pousse la population à s’armer pour renforcer l’autodéfense. Des dizaines de milliers d’Israéliens ont répondu à cet appel, traumatisés par l’attaque du Hamas du 7 octobre. Les critères pour les obtenir, notamment l’obligation d’avoir servi dans l’armée, ont été assouplis. À ce jour, 150 000 permis ont été délivrés.

« J’envisage d’acheter une arme. Les menaces sont trop grandes. »

Un résident de Holon

à franceinfo

« C’est malheureux que nous en soyons arrivés là, mais nous devons y aller. »« C’est un homme qui s’approche de l’armurerie. A quelques pas de là, devant une affiche appelant au retour des otages de Gaza, un homme avec une kippa sur la tête prononce une prière rapide. « Je n’ai pas demandé de permis de port d’arme, il explique. J’aurais pu, mais je m’en remets à Dieu et nous espérons que tout ira bien. Ben Gvir dit que tout le monde devrait avoir une arme. Mais cela peut aussi entraîner des problèmes. Nous devons rester vigilants, et que Dieu nous protège.. Le dimanche 4 août, à Holon, Itamar Ben Gvir a appelé les Israéliens à s’armer encore plus, « la guerre, il a dit, est dans nos rues. »

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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