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En Iran, le second tour de l’élection présidentielle oppose un candidat réformateur à un ultraconservateur

Le guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, vote lors de l'élection présidentielle à Téhéran, en Iran, le 5 juillet 2024.

Le scrutin s’ouvre alors que l’Iran est au coeur de plusieurs crises géopolitiques. Quelque 61 millions d’Iraniens sont appelés aux urnes vendredi 5 juillet pour le second tour de l’élection présidentielle, qui se joue entre le candidat réformateur Massoud Pezeshkian et l’ultraconservateur Saïd Jalili, arrivé deuxième au premier tour.

Les opérations de vote ont débuté à 8 heures (6 heures 30 à Paris) dans les 58.638 bureaux de vote répartis dans l’immense pays, de la mer Caspienne au nord au Golfe au sud. Le scrutin sera suivi de près à l’étranger alors que l’Iran, poids lourd du Moyen-Orient, est impliqué dans plusieurs dossiers, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, dans lesquels il s’oppose aux pays occidentaux, notamment aux Etats-Unis, son ennemi juré.

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Dans le pays, ce scrutin, organisé dans la précipitation pour remplacer le président ultraconservateur Ebrahim Raisi, tué dans un accident d’hélicoptère le 19 mai, intervient dans un contexte de mécontentement populaire, notamment face à l’état de l’économie frappée par les sanctions.

Appel au boycott du scrutin

La participation au premier tour a atteint il y a une semaine, à 39,92% des 61 millions d’électeurs, son niveau le plus bas depuis quarante-cinq ans de République islamique, loin des quelque 80% des élections présidentielles de la fin du XXe siècle.et siècle.

Des personnalités de l’opposition en Iran, ainsi que dans la diaspora, ont appelé au boycott du scrutin, arguant que les camps conservateur et réformiste représentent les deux faces d’une même médaille. « Il est totalement faux de penser que ceux qui n’ont pas voté au premier tour sont contre le système »Cependant, a affirmé le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a appelé les électeurs à se rendre aux urnes mercredi.

Les électeurs font la queue pour voter lors du deuxième tour de l'élection présidentielle iranienne, à Téhéran, le 5 juillet 2024.

En tête du premier tour avec 42,4% des voix, contre 38,6% à M. Jalili, le député réformateur Massoud Pezeshkian, chirurgien de profession de 69 ans, qui affirme sa loyauté à la République islamique, prône un Iran plus ouvert à l’Occident. Il a reçu le soutien des anciens présidents, le réformateur Mohammad Khatami et le modéré Hassan Rohani.

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L’ultraconservateur Saïd Jalili, 58 ans, est connu pour ses positions inflexibles face aux puissances occidentales. Il a notamment reçu le soutien de Mohammad Bagher Ghalibaf, le président conservateur du Parlement, arrivé troisième avec 13,8% des voix au premier tour.

Lors de deux débats, les deux candidats ont abordé les difficultés économiques du pays, ses relations internationales, le faible taux de participation électorale et les restrictions gouvernementales sur Internet. « Les gens sont mécontents de nous »ont déclaré les responsables, M. Pezeshkian. « Quand 60 % de la population ne participe pas (lors d’une élection)cela signifie qu’il y a un problème » avec le gouvernement, a-t-il soutenu.

Un président aux pouvoirs limités

Ancien négociateur nucléaire, M. Jalili a maintenu sa position intransigeante envers l’Occident, affirmant que Téhéran n’avait pas besoin de l’accord nucléaire de 2015 avec les États-Unis et d’autres puissances mondiales pour progresser.

Said Jalili avait vivement dénoncé l’accord, qui imposait des restrictions à l’activité nucléaire de Téhéran en échange d’un allègement des sanctions, affirmant qu’il avait « a violé les lignes rouges » de Téhéran en acceptant « inspections inhabituelles » Sites nucléaires iraniens.

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Les négociations nucléaires sont actuellement dans l’impasse après le retrait unilatéral des États-Unis par le président Donald Trump en 2018, qui a réimposé de sévères sanctions économiques à Téhéran.

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Tout au long de sa carrière, M. Jalili a pu accéder à des postes clés au sein de la République islamique en bénéficiant de la confiance du Guide suprême. Il est actuellement l’un des deux représentants de l’Ayatollah Khamenei au Conseil suprême de sécurité nationale, la plus haute instance de sécurité du pays.

Quelle que soit l’issue du scrutin, l’issue du scrutin devrait être limitée, le président n’ayant que des pouvoirs limités : il est chargé de mettre en œuvre, en tant que chef du gouvernement, les grandes orientations fixées par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui est le chef de l’Etat. Les résultats devraient être annoncés samedi en fin de matinée.

Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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