Des milliers de personnes ont défilé jeudi 23 mai à Birjand, capitale de la province du Khorasan du Sud, au dernier jour des cérémonies funéraires à la mémoire du président Ebrahim Raïssi, quelques jours après qu’il ait été tué dans un accident d’hélicoptère. A Mashhad, deuxième ville la plus peuplée et principale ville sainte d’Iran, où est né Ebrahim Raïssi, des portraits géants du défunt président, des drapeaux noirs et des symboles chiites ont été érigés dans les rues, notamment autour du sanctuaire de Shah Abdolazim.
La veille, à Téhéran, une foule immense s’était rassemblée dans le centre pour rendre un dernier hommage au président célébré comme martyr depuis sa mort. Mercredi, jour férié, les cérémonies ont débuté par une prière dirigée par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui s’est prosterné devant les cercueils des huit hommes tués dans l’accident.
Ces cérémonies se sont déroulées selon la tradition des grands rassemblements qui ont marqué les quarante-cinq premières années de la République islamique, comme celui qui a suivi la mort du général Ghassem Soleimani, tué par une frappe américaine en Irak en 2020.
Publiant des photos de la foule à leur Une, les quotidiens conservateurs ont salué jeudi « des adieux épiques »de la « adieu au paradis » pour le défunt président, pour toujours « dans le cœur des gens »selon le journal gouvernemental L’Iran. Plus sobrement, les quotidiens réformateurs titraient, comme Sazandegisur « le dernier adieu ».
Aucun pays de l’Union européenne n’était représenté
Des dirigeants de pays du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’Asie, dont l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani, ont assisté dans l’après-midi à une cérémonie d’hommage à laquelle ont participé une soixantaine de pays. Le président tunisien Kaïs Saïed, premier dirigeant de ce pays à se rendre en Iran depuis la révolution, a été reçu par l’ayatollah Khamenei.
Aucun pays de l’Union européenne n’était représenté à la cérémonie, alors que les relations de l’Iran avec les pays occidentaux restent très tendues. Les ambassadeurs en poste à Téhéran ont assisté jeudi matin à une cérémonie en hommage au défunt chef de la diplomatie, Hossein Amir Abdollahian, organisée au ministère des Affaires étrangères.
Ebrahim Raïssi, qui préside l’Iran depuis 2021, est décédé dimanche à l’âge de 63 ans dans la chute de l’hélicoptère qui l’emmenait à Tabriz (nord-ouest) après avoir assisté à l’inauguration conjointe d’un barrage avec son homologue azerbaïdjanais, Ilham. Aliev, sur leur frontière commune.
Le processus de remplacement
L’ancien président de la République islamique, qui était ayatollah, doit être enterré jeudi au sanctuaire Shah Abdolazim à Rey, au sud de Téhéran. Il reposera dans le principal mausolée chiite du pays, celui de l’imam Reza, lieu visité par des millions de pèlerins chaque année.
Parallèlement, les autorités s’emploient à organiser le processus de remplacement d’Ebrahim Raïssi. Le président par intérim, Mohammad Mokhber, 68 ans, a notamment pour mission de préparer l’élection présidentielle, qui aura lieu le 28 juin. A ce stade, aucune personnalité politique ne s’est publiquement déclarée candidate.
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Le dépôt des candidatures à la présidentielle s’ouvre officiellement le 30 mai et la campagne électorale débute le 12 juin.