En Indre-et-Loire, le moustique tigre gagne du terrain
Ne vous laissez pas tromper par sa taille. Même s’il ne mesure que 5 à 7 millimètres, le moustique tigre peut être très dangereux. Sa piqûre peut transmettre des maladies graves, comme le virus Zika, la dengue et le chikungunya.
En Indre-et-Loire, le moustique tigre s’est implanté en 2020. En 2023, le nombre de communes colonisées est passé de 7 à 20, impactant principalement l’agglomération tourangelle et 50% de la population du département.
Risque de prolifération en août
Sous surveillance annuelle depuis mai, le moustique tigre se fait pour l’instant plutôt discret en région Centre-Val de Loire. Un seul des 80 nichoirs installés par l’Agence régionale de santé a été déclaré positif en juin, et 5 l’ont été en juillet, en date du mardi 23, alors même qu’une opération de démoustication a eu lieu à Joué-lès-Tours début juin après qu’un cas d’importation de dengue (suite à un voyage) a été constaté. Au total, 1 038 cas, entre 1euh Les 31 janvier et 31 mars, ont été observés en France et 110 (également importés) en région Centre-Val de Loire au cours du premier trimestre 2024.
« Cette année, avec la pluie, ils vont sûrement proliférer davantage vers août, explique Claudio Lazzari, professeur à l’Université de Tours et membre de l’Institut de recherche en biologie des insectes (IRBI). La pluie augmente le nombre de sites où ils peuvent se reproduire. Il suffit de quelques millimètres d’eau et d’une température adéquate. »
Pour lutter contre le moustique tigre, les répulsifs sont efficaces. « Il faut aussi retirer des jardins et des fenêtres tout ce qui est susceptible d’accumuler de l’eau, même en faible volume. Il faut nettoyer les gouttières. Il appartient à chacun d’être vigilant pour protéger son voisinage. »explique Claudio Lazzari.
Les moustiques classiques toujours à l’affût
Même si le moustique tigre est le plus dangereux, il ne faut pas oublier les moustiques classiques, qui, plus gros et plus bruyants, sont toujours très présents. C’est notamment le cas à Lochois, où un pharmacien dit recevoir de nombreux patients pour des dermatoses de comptoir liées aux piqûres de moustiques. « On se soigne avec de l’allopathie et des antihistaminiques, mais aussi des choses naturelles, comme la lavande aspic. A Loches, on sent qu’on veut nous empêcher de prendre l’apéro tranquillement. »
Partout en Indre-et-Loire, des habitants racontent leur combat contre les moustiques. C’est le cas de Marie, qui habite à Saint-Épain et a trouvé sa solution anti-moustique. « J’ai de plus en plus de réactions lorsque je me fais piquer. Pour éloigner les moustiques, je dépose une goutte d’huile essentielle de géranium sur un essuie-tout posé sur ma table de nuit. Je le fais depuis un an. C’est très efficace. »
Alexia, de son côté, a acheté une lampe violette avec une grille électrique. « C’est la seule année où je n’ai pas été mangée. Cela fonctionne aussi avec les mouches. »elle dit.
Il existe de nombreuses autres solutions, plus ou moins efficaces, pour repousser les moustiques, comme la citronnelle, les lampes ultraviolettes et les huiles essentielles.
Signaler la présence de moustiques tigres
L’ensemble de la population est invitée à participer à la surveillance du moustique tigre en signalant une présence via le site de l’Anses, afin de mieux connaître sa répartition sur le territoire. Les signalements provenant de communes non colonisées sont prioritaires.