Divertissement

En Inde, le mariage de l’excès pour le fils du milliardaire Mukesh Ambani

Au milieu des nuées de paparazzis et d’un quartier bouclé par la police, des cortèges de célébrités ont défilé vendredi 12 juillet pour assister à la cérémonie de mariage hindou du fils cadet de Mukesh Ambani, l’homme le plus riche d’Asie. L’union entre Anant Ambani et la fille d’un milliardaire se poursuivra tout le week-end à Bombay, sous le signe du luxe débridé.

La liste des célébrités invitées est spectaculaire, avec notamment la star de téléréalité Kim Kardashian, l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair et le boxeur Mike Tyson. Les invités pourront assister à des concerts privés du rappeur Rema et, quelques jours plus tôt, du chanteur Justin Bieber, qui s’est produit pour 10 millions de dollars. Le Premier ministre indien Narendra Modi pourrait également venir féliciter le couple.

Danse avec Rihanna

Les noces insolites n’en finissent plus. Scrutées par les médias, objet de vidéos virales postées sur les réseaux sociaux, les noces traînent depuis mars. Sur les mers et sur divers continents, les Ambanis ont dansé avec la pop star Rihanna, applaudi les performances du groupe The Backstreet Boys, de la chanteuse Katy Perry et du ténor Andrea Bocelli.

Le message est clair : rien n’est hors de portée de la famille Ambani. Le père du marié, Mukesh Ambani, représente le 11ème Fortune mondiale estimée à 114 milliards d’euros. Avec son frère cadet Anil, il contrôle l’empire de « Reliance Industries », le plus grand conglomérat privé d’Inde, diversifié du textile synthétique au raffinage du pétrole, en passant par les télécommunications mobiles.

Le plus grand complexe pétrochimique du monde

Au commencement, il y a la « success story » du patriarche, Dhirubhai Ambani, véritable icône nationale. Ce fils d’instituteur a débuté comme simple pompiste avant de faire fortune dans la fibre synthétique et de développer le conglomérat Reliance, qui a connu un succès fulgurant dans les années 1980. Aux confins du Gujarat, à Jamnagar, il a construit une cathédrale de fer et d’acier qui allait devenir le fleuron du groupe : le plus grand complexe pétrochimique du monde. C’est sur ce site que Mukesh Ambani a choisi d’organiser l’une des soirées « pré-mariage », en mars dernier, avec 1 200 invités, parmi lesquels Mark Zuckerberg de Meta et Bill Gates de Microsoft.

Après la mort de Dhirubhai Amabani en 2002, les fils héritiers, Mukesh l’aîné et Anil le cadet, se déchirent et scindent le conglomérat en deux entités. Les Indiens suivent les trahisons et les rivalités des deux frères qui finissent par enterrer la hache de guerre. Au cœur de Mumbai, sur Altamont Road, Mukesh Ambani fait alors construire la tour « Antilla », une résidence de 27 étages qui, pour 2 milliards de dollars, devient la résidence la plus chère de la planète. Depuis, les frères Ambani s’attirent également la désapprobation, notamment de l’opposition qui les accuse d’une grande proximité avec le Premier ministre Narendra Modi.

Orgie de luxe

Pour le mariage de son fils, Mukesh Ambani a choisi d’afficher une orgie festive de luxe en plein jour. Tenues glamour, bijoux éblouissants, décorations éblouissantes, l’image véhiculée se voulait magique. En Inde, la célébration opulente des mariages fait partie intégrante de la culture, et du rêve. Avec fascination, les Indiens observent les détails des festivités : la jupe de la mariée qui a nécessité 5 700 heures de travail, la montre du marié d’une valeur de 1,5 million de dollars, les largesses inimaginables prodiguées aux invités, les thèmes festifs mêlant « jungle fever » et « Moulin Rouge », un dîner assis avec 2 000 plats… La liste donne le vertige.

Ce mariage dépasse toutes les limites. La famille Ambani n’a épargné aucun effort dans cette vulgaire démonstration de richesse, dénonce le commentateur politique Arati Jerath. Il est triste de voir l’homme le plus riche de l’Inde et sa famille mépriser leur dignité pour exhiber leur argent au monde, comme s’ils cherchaient désespérément à prouver à quel point ils sont riches et puissants. «Face à ce spectacle, les critiques s’intensifient.» Les festivités entourant le mariage symbolisent tout ce qu’il y a de vulgaire et d’ostentatoire dans l’Inde, l’un des pays les plus inégalitaires au monde.  » proteste le journaliste et écrivain Paranjoy Guha Thakurta.

Mais les Ambanis sont restés à la merci des tempêtes vendredi. Bombay était enveloppée d’un manteau gris, les pluies de mousson inondaient les rues encombrées. Des dizaines de vols transportant des invités ont été retardés. Malgré leur richesse, le beau temps leur a échappé.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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