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En Inde, le culte de Modi, principal argument de campagne du BJP

Le Premier ministre indien Narendra Modi (en arrière-plan) lors d'un événement de campagne à Varanasi, en Inde, le 13 mai 2024.

Il a déployé le grand jeu, pour montrer qu’il est l’Hindou le plus populaire, mais aussi le plus fervent. Défilé de voitures sur 6 kilomètres sous une pluie de pétales de fleurs, cérémonie religieuse dans un temple dédié au dieu Shiva, très vénéré par les hindous, immersion dans le Gange… Narendra Modi a conclu, lundi 13 mai, dans la ville sainte de Bénarès ( Varanasi), sa circonscription, la quatrième des six phases de vote des élections législatives. Le marathon électoral doit se terminer le 1euh juin, avec des résultats attendus le 4 juin.

La grande majorité des votes, qui ont déjà eu lieu dans les principales circonscriptions, sont enregistrés dans les machines électroniques et, même si les sondages se sont arrêtés pendant le vote, l’ambiance a changé depuis les premiers jours de la campagne, où la victoire de Modi semblait inévitable. .

Le Premier ministre, 73 ans, qui espère remporter un troisième mandat consécutif, a personnalisé à l’extrême ces élections législatives. Le Parti du peuple indien (BJP), au pouvoir, a presque disparu des campagnes indiennes. Il ne reste qu’une seule figure, celle du Premier ministre, qui monopolise les tribunes et l’attention des médias. Il tient chaque soir un meeting dans les circonscriptions contestées. En arrière-plan, apparaissent deux figures emblématiques de l’extrême droite, le ministre de l’Intérieur, Amit Shah, et le chef du gouvernement de l’Uttar Pradesh, le moine fondamentaliste, Yogi Adityanath. Même le manifeste du BJP porte son nom : «Les garanties de Modi».

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Cependant, après quatre semaines de battage médiatique, la confiance du camp au pouvoir a décliné. Le climat est bien différent de ceux de 2014 et 2019, où le BJP et son leader écrasaient tout sur leur passage, portés par une immense vague de soutien, le moditva ou « Modimania », face à une opposition divisée et affaiblie. « Modi reste populaire, grâce au culte de la personnalité qu’il a minutieusement bâti. Mais les candidats de son parti sont accueillis avec apathie, voire dédain. »note Shashi Tharoor, l’un des dirigeants du Parti du Congrès, dans un article largement publié dans la presse.

« Une absence totale d’idées nouvelles »

Contrairement aux deux élections précédentes, l’opposition affiche un front unique et parvient à profiter des frustrations de la population en difficulté face au chômage de masse et à l’inflation. Surtout, le BJP n’a pas réussi à renouveler ses programmes, et son manifeste ressemble plus à une évaluation qu’à un programme. « La campagne du BJP montre une absence totale de nouvelles idées. Lors des élections précédentes, le parti a su définir l’agenda, imposer ses thèmes et le tempo. Cette fois, il n’a pas de proposition forte, et Modi, pour mobiliser son électorat, est obligé de puiser dans une rhétorique anti-musulmane qui correspond évidemment à l’ADN des nationalistes hindous, mais qui fait aussi preuve d’une certaine fébrilité. confie Gilles Verniers, professeur de sciences politiques à Amherst College (Massachusetts).

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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